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Maladies de la vigne : comment les identifier ?

Culture d’importance économique majeure en France, la vigne est la cible d’une quantité assez impressionnante de maladies parasitaires et non parasitaires (plus de 80).

D’un côté, il existe une multitude d’agents pathogènes : champignons, virus, ravageurs, bactéries… De l’autre, carences et stress abiotiques causent tout autant de dégâts au niveau du développement, des rendements ou tout simplement de la capacité de résilience de la plante.

Coup d’œil sur les principales maladies du vignoble.

SOMMAIRE :

  1. Le mildiou de la vigne
  2. L’oïdium de la vigne ou pourriture blanche
  3. Le black-rot de la vigne ou pourriture noire
  4. Le botrytis de la vigne ou pourriture grise
  5. Les autres maladies parasitaires de la vigne
  6. Les ravageurs de la vigne, autres parasites invasifs
  7. Les maladies non parasitaire et les carences de la vigne

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Le mildiou de la vigne

Le mildiou est la maladie la plus courante et la plus surveillée par les vignerons, particulièrement dans des conditions climatiques humides. Son responsable est l’algue-champignon Plasmopara viticola, dont les œufs se conservent sur les feuilles mortes l’hiver au sol. Ils éclosent à partir de 11°C dans les flaques d’eau au printemps et libèrent des zoospores qui sont ensuite projetées sur les vignes par la pluie.

Cette maladie de la vigne occasionne d’importantes lésions sur tous les organes herbacés : feuilles, inflorescences, grappes, sarments, vrilles, plants… Elles entraînent une altération de la photosynthèse, de la croissance végétale et des vendanges. Les dégâts causés par le mildiou peuvent être considérables, pouvant réduire à néant une production. Dans le cas d'une forte attaque non traitée, cela peut même affaiblir la souche sur les années à venir. Cette maladie est aisément reconnaissable par ses symptômes, dont le mycélium (duvet blanc) qui contient les conidies (spores) et les taches circulaires sur chaque face des feuilles.

La lutte contre le mildiou comprend des méthodes prophylactiques (ébourgeonnage, palissage, effeuillage, couvert végétal…) et des traitements fongicides à base de cuivre, comme la bouillie bordelaise, de produits de synthèse et de produits de biocontrôle. Les OAD tels que Rimpro aident désormais à améliorer la protection des vignobles.

Découvrez-en plus sur les symptômes du mildiou et les outils de lutte

L’oïdium de la vigne ou pourriture blanche

L’oïdium (appelée aussi "maladie du blanc" ou "maladie blanche") est l’autre grande maladie redoutée avec le mildiou en France. Le responsable est le champignon Erysiphe necator (ou Uncinula necator). Sa présence dans les bourgeons et sous l’écorce en saison hivernale est imperceptible.

Au printemps, après la pluie et à partir de 10°C, les cléistothèces (organes reproducteurs) expulsent leurs spores. Les attaques se portent également sur toutes les parties herbacées des vignes. Le mycélium d’Erysiphe necator touche aussi bien les jeunes pousses que les feuilles, les sarments, les inflorescences et les grappes. On reconnaît les symptômes au feutrage grisâtre et poussiéreux du mycélium sur les feuilles et les baies ainsi que les taches brunes en étoile sur les brins, maculées de nouveaux cléistothèces.

L’oïdium compromet la photosynthèse et l’aoûtement des bois. Cette maladie fait aussi chuter les bouquets floraux, affecte la maturation des baies, ouvre la voie au botrytis et peut dégrader la qualité gustative du vin à un certain seuil. L’enherbement, les travaux en vert et la fertilisation raisonnée sont recommandés.

Les traitements à base de soufre et autres traitements fongicides de synthèse sont nécessaires en prévention. Stations météo et OAD permettent là encore d’obtenir des alertes avant l’apparition de la maladie.

Découvrez-en plus sur les symptômes de l’oïdium et les outils de protection

Le black-rot de la vigne ou pourriture noire

Le black-rot est une autre maladie cryptogamique qui peut impacter la vigueur des vignes sur le long terme, occasionner des pertes de récolte et dégrader la qualité organoleptique des vins. L’agent pathogène est le champignon Guignardia bidwellii, actif en début d’année dès 9°C et 3 mm de pluie, de la floraison à la fermeture de la grappe.

Sa présence est possible sur feuilles (taches brun rouge), sur les rameaux (taches ovales chlorotiques) et sur les baies (flétrissement et momification). Tous ces symptômes sont émaillés de points noirs : les pycnides et les périthèces (organes de reproduction), et parfois de petites pustules noires. La stratégie de dissémination est double : par le vent (ascospores) et par le ruissellement de l’eau de pluie (pycnidiospores).

Bien que coûteux, l’arrachage des parcelles abandonnées et le brûlage des brins touchés lors de la taille sont recommandés. Le traitement préventif à l’aide de spécialités anti-mildiou et anti-oïdium est indispensable dès l’apparition des symptômes pour éviter la propagation des foyers. Comme pour de nombreuses autres maladies, le suivi du risque black-rot est possible à l’aide de nouveaux outils d’aide à la décision comme l’OAD Rimpro en combinaison avec la station Météus.

Découvrez-en plus sur les symptômes du black-rot et les solutions de surveillance

Le botrytis de la vigne ou pourriture grise

Une autre maladie redoutée des vignerons est le botrytis. Son responsable est le Botrytis cinerea. S’il peut affecter tous les organes des cépages, ce champignon est surtout problématique au niveau du raisin dès la véraison. Il s’infiltre à la moindre blessure : rognage, effeuillage, grêle, ravageurs (cochylis, eudémis), oïdium… Il dégrade les sucres, contribue à l’oxydation des composés phénoliques des baies et impacte la couleur et les arômes du vin.

Botrytis cinerea se conserve sous forme de sclérotes dans les feuilles au sol ou de mycélium sous l’écorce à la saison hivernale. La pluie du printemps et une température de 15°C activent sa germination. Les rameaux contaminés présentent des taches brunes avant l’aoûtement qui blanchissent ensuite. Les feuilles prennent en partie un aspect brûlé et se recroquevillent. Sur le raisin, aucun doute possible : les baies prennent une coloration brune et se couvrent d’un mycélium grisâtre.

Côté protection des vignes, il est recommandé de contrôler la vigueur (enherbement, réduction d’apport en azote), d’aérer la zone fructifère et de réduire au maximum le risque de blessure de la grappe. Différents produits fongicides existent, à varier pour éviter les phénomènes de résistance.

Les autres maladies parasitaires de la vigne

Il existe d’autres champignons affectant l’ensemble des organes de la vigne comme :

  • Phomopsis viticola, responsable de l’excoriose (maladie du bois)
  • Elsinoë ampelina, responsable de l’anthracnose (symptômes proches de l’excoriose)
  • Pilidiella diplodiella, responsable du rot blanc

Certaines maladies causées par des champignons ne concernent que le bois ou les racines (parfois jusqu’à la mort des pieds) comme :

  • Eutypa lata, responsable de l’eutypiose
  • les Botryosphaeriaceae spp., responsables du BDA ou Black Dead Arm
  • les champignons associés à l'esca (Phaeomoniella chlamydospora, Phaeoacremonium aleophilum, Fomitiporia punctata, Fomitiporia mediterranea, Stereum hirsutum)
  • Armillaria mellea : pourriture des racines
  • Ilyonectria liriodendri : maladie du pied noir

Près d’une vingtaine d’autres champignons pathogènes affectent surtout la grappe, sous forme de pourriture : Alternaria, Aspergillus, Cladosporium, Collectotricum spp., Monilia, Rhizopus, Penicilium, Trichothecium roseum…

Enfin, la vigne n’est pas épargnée par les bactéries et les phytoplasmes au moment du greffage, ou encore les virus transportés par des ravageurs. Près d’une quarantaine ont été identifiés à ce jour dont :

  • Xylella fastidiosa : maladie de Pierce ;
  • Xylophilus ampelinus : nécroses bactériennes ;
  • Candidatus Phytoplasma sp. : flavescence dorée ;
  • Candidatus Phytoplasma spp. : bois noir ;
  • Grapevine fan leaf virus (GFLV) et Arabis mosaic virus (ArMV) : court-noué (provoquant des excroissances anormales sur les racines) ;
  • Grapevine leafroll-associated virus (GLRaV) : enroulement de la vigne.

Les ravageurs de la vigne, autres parasites invasifs

Les ravageurs sont eux aussi particulièrement nombreux, et de types variés. On retrouve par exemple :

  • une vingtaine de nématodes : attaques au niveau des racines
  • les escargots (petit-gris, limaçon de Pise) : attaques sur les jeunes pousses et les feuilles
  • les oiseaux (étourneaux) et les mammifères (gibier) : mangent les raisins et blessent les baies

Plus impactants, les acariens et les insectes phytophages ou vecteurs de maladie sont à surveiller. Certains acariens sont à l’origine de l’érinose et de l’acariose (altération de la croissance des organes). Les actions de nombreux insectes font aussi craindre un risque au niveau de la croissance des cépages, du feuillage, de la photosynthèse et surtout sur les baies. Parmi la vingtaine d’espèces d’insectes à craindre, citons :

  • le cigarier (Byctiscus betulae) : attaque les feuilles et altère la photosynthèse
  • le phylloxéra (Daktulosphaira vitifoliae) : dépérissement de Vitis vinifera non greffée
  • la drosophile japonaise (Drosophila suzukii) : attaques sur baies et pourriture
  • la cicadelle (caphoideus titanus) : transmet le phytoplasme responsable de la flavescence dorée
  • la cicadelle verte (Empoasca vitis) : attaque les feuilles et altère la photosynthèse
  • la cochylis (Eupoecilia ambiguella) : attaques sur baies et pourriture
  • l’eudémis (Lobesia botrana) : attaques sur baies et pourriture
  • la pyrale (Sparganothis pilleriana) : attaque les feuilles et altère la photosynthèse

Les maladies non parasitaire et les carences de la vigne

Enfin, les maladies non parasitaires constituent la dernière catégorie de troubles affectant les vignes. Elles sont le résultat :

  • d’anomalies génétiques des plantes
  • de maladies physiologiques : dessèchement de la rafle (déséquilibre en potassium, calcium et magnésium), coulure, millerandage (grappes avec de tous petits grains)
  • de carences nutritionnelles : sarments aplatis (bore), chlorose du limbe foliaire (fer), coloration jaune ou rouge des feuilles (magnésium), jaunissement internervaire (manganèse), mauvais aoûtement (potassium)…
  • de phytotoxicités liées à un produit de traitement
  • de stress abiotiques : foudre, gel, grêle, rayonnement solaire, chaleur, sécheresse, vent… entraînant d’autres troubles (faiblesses, blessures) dont d’autres pathogènes profitent.