Excoriose de la vigne : prévention, traitements et conseils
L’excoriose est une maladie de la vigne qui touche toutes les parties vertes de la plante. Causée par le champignon Phomopsis viticola, elle impacte surtout les jeunes pousses après débourrement. Elle peut engendrer la casse des sarments et une perte de rendement. Biologie, prévention, traitements disponibles : découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le champignon pathogène et les conseils pour lutter efficacement contre cette maladie fongique.
Impact de l'excoriose sur le rendement et la qualité du vin
L’excoriose est présente dans la plupart des vignobles européens et dans tous les vignobles français, avec plus ou moins d’incidence. Non mortelle pour la vigne, cette maladie est surtout problématique en phase de débourrement et de croissance des brins.
L’excoriose peut perturber le développement des bourgeons à la base des rameaux, ce qui pose des problèmes au moment du choix du bois de taille.
Les infections sévères peuvent également entraîner la nécrose de la base des brins. Fragilisés, ils sont plus susceptibles de se briser sous l'effet du vent ou lors des travaux de culture (tracteur, enroulement des baguettes, palissage), conduisant mécaniquement à une perte de production. Les lésions augmentent aussi leur sensibilité au gel.
Enfin, de manière peu fréquente, Phomopsis viticola peut affecter les feuilles (perturbation de la photosynthèse) et les grappes (coulure si attaque avant floraison, flétrissement des grains).
Effet sur le rendement
On estime que l’excoriose peut causer jusqu’à 15 % de perte de récolte, du fait de la casse des sarments en cours d’année.
À plus long terme, elle engendre :
- des temps de taille plus élevés : davantage de réflexion en bois court
- un affaiblissement des souches : réduction de la réserve de nutriments avant l’hiver
- la mort du cep dans les cas extrêmes
Les cépages sensibles à l'excoriose
Les vignes vigoureuses, riches en eau, en azote et en sucres solubles, sont plus susceptibles d’être exposées à l’excoriose. Parmi les cépages moyennement sensibles à très sensibles, on retrouve :
- Alicante Bouschet
- Aligoté
- Alphonse Lavallée
- Cabernet Sauvignon
- Cardinal
- Chasselas
- Chenin
- Clairette
- Colombard
- Datier de Beyrouth
- Duras
- Folle Blanche
- Grenache
- Grolleau
- Mauzac
- Merlot
- Montils
- Müller-Thurgau
- Muscadelle
- Muscat d’Alexandrie
- Ondenc
- Perle de Csaba
- Sauvignon blanc
- Sémillon
- Servant
- Syrah
- Tannat
À ce jour, seul le Pinot Meunier est reconnu comme quasi résistant. Les cépages suivants sont définis comme peu sensibles : Baroque, Cabernet franc, Carignan, Cinsault, Fer Servadou, Italia, Petit Manseng, Raffiat, Sylvaner, Traminer, Ugni Blanc.
Phomopsis viticola : le champignon responsable de l'excoriose
Identifié en 1915, Phomopsis viticola est déjà observé au 19e siècle. La maladie est alors connue sous le nom d'anthracnose ponctuée jusqu’en 1925, date de la différenciation des deux pathologies. Elle rappelle effectivement les points noirs provoqués par Elsinoë ampelina, le pathogène responsable de l’antrachnose(lien vers guide anthracnose de la vigne).
Biologie du champignon Phomopsis viticola
Le champignon survit à l’hiver sous forme de :
- pycnides sur les sarments
- mycélium dans les bourgeons dormants
L’humidité et la remontée des températures au printemps activent les pycnides qui libèrent des cirrhes chargés de pycniospores. Les éclaboussures occasionnées par les pluies engendrent la dissémination des spores vers les jeunes pousses, dans un rayon de plusieurs dizaines de centimètres, débutant ainsi le cycle de l'infection. Il s’agit donc d’une maladie à foyer. Ces émissions sont observées entre février et juin.
La germination du champignon et les contaminations ont lieu dans les conditions suivantes :
- au minimum 10 heures d’humidité continue
- des températures minimales de 8 à 10°C, optimum entre 15 et 20°C
- période de sensibilité des organes végétaux : entre le débourrement et le stade 2-3 feuilles étalées, jusqu’à 6-8 feuilles en conditions favorables
Le champignon prospère en s'infiltrant dans le parenchyme cortical de la vigne, la région entre l'épiderme externe et le cylindre central vasculaire, qui comprend le phloème et le xylème. Il y forme un tapis mycélien qui induit des symptômes visibles tels que des ponctuations brunes et des nécroses.
Bien que son activité cesse généralement durant l'été, Phomopsis viticola peut reprendre son cycle infectieux à l'automne ou persister dans les zones moins chaudes, même si la vigne elle-même n'est plus aussi réceptive aux nouvelles infections.
Conditions favorisant à la contamination
L'excoriose se développe dans les climats océaniques (façade Atlantique), où l'humidité post-débourrement et les pluies printanières sont fréquentes. Les pluies de fin de journée favorisent son développement.
Les autres facteurs sont la vigueur de la vigne et la proximité du bois de taille laissé près des souches, ainsi que le transport de ce matériel végétal contaminé par les spores.
Symptômes de l'excoriose sur la vigne
L'excoriose se manifeste principalement sous forme de points noirs au niveau des rameaux, mais également des feuilles et des baies. Les symptômes varient en fonction de la partie de la plante affectée et de la sévérité de l'infection. Ils apparaissent généralement 15 jours après le débourrement, ou entre 21 et 30 jours après la contamination.
La présence de l'excoriose sur la vigne peut être confirmée en laboratoire en moins de 48 heures. Cette procédure implique de placer des échantillons de brins potentiellement infectés dans une chambre humide et de surveiller l'émergence des cirrhes contenant les spores. Vous pouvez également faire l’expérience chez vous dans une boite contenant le bout de rameau suspect et un coton humide, à une température de 20°C.
Symptômes sur les rameaux
Les rameaux présentent des signes d'infection avec l'apparition de lésions noires ou brunâtres, souvent visibles au niveau des 3 premiers entre-nœuds. Ces lésions peuvent évoluer en nécroses allongées en forme d’amande ou en chancres étendus, de couleur brun-marron, notamment si la croissance de la vigne est rapide. Les nécroses ne sont pas toujours situées à la base du sarment. Attention à ne pas confondre les symptômes avec le résultat de l’impact de la grêle ou encore des taches d’oïdium.
Les attaques sévères présentent un aspect caractéristique dit de « tablette de chocolat » : les tissus du cortex s'éclaircissent et se fissurent. Les brins fortement infectés se fragilisent. On peut également observer un étranglement à la base des tiges, pouvant entraîner leur décollement.
En automne, les rameaux aoûtés montrent des zones blanchies et des lésions nécrotiques. En cas d’infection avancée, les bourgeons dormants sont déjà atteints par le mycélium, ce qui risque d’empêcher leur débourrement au printemps suivant.
Source photo: IFV Occitanie
Symptômes sur les feuilles
Les feuilles infectées par l'excoriose présentent de petites lésions chlorotiques rondes qui deviennent rapidement brun sombre à noires, souvent entourées d'un halo vert à jaune. Ces lésions, souvent situées le long des nervures primaires, finissent par sécher et tomber, ce qui donne un aspect plombé au feuillage.
En cas de forte infection, des parties du limbe peuvent jaunir, dessécher et se détacher, mais le pétiole reste fixé.
Source photo: IFV Occitanie
Signes visibles sur les raisins et les grappes
Bien que moins fréquent, l'excoriose peut causer le brunissement et le flétrissement des baies. On peut observer des pycnides sur les raisins qui prennent une teinte bleue-violacée. Les inflorescences et les grappes peuvent montrer des lésions similaires à celles observées sur les rameaux et se flétrir jusqu’à tomber.
Comment protéger ses vignes contre l'excoriose ?
La protection du vignoble contre l’excoriose implique différents leviers agronomiques et phytosanitaires, tout en s’appuyant sur l’observation visuelle et les outils d’aide à la décision.
Protections prophylactiques
Vous procéderez à un contrôle visuel des vignes entre la chute des feuilles et les travaux de taille, afin de marquer les brins contaminés à éliminer. Votre équipe doit choisir des coursons exempts de symptômes. Il est alors essentiel de brûler les rameaux infectés plutôt que de les broyer. Le risque est de répandre les pycnides sous les autres pieds de vigne.
En cours de saison, il est souhaitable de contrôler la vigueur des ceps par l’enherbement et en réduisant l’importance de la fertilisation azotée.
Couverture phytosanitaire
Des contrôles réguliers doivent être menés dans les parcelles ayant un historique d’excoriose lors des 3 dernières années. Il suffit d’observer une centaine de coursons au hasard dans chaque parcelle. Une stratégie de traitement est nécessaire si, lors de votre contrôle, vous observez l’apparition de symptômes sur plus de 20 % des coursons.
Sauf si votre station météo connectée vous indique un temps sec, vous devrez agir de manière préventive pendant la phase de sensibilité, avant les pluies, la germination et la contamination.
Deux stratégies phytosanitaires sont possibles avec des produits à base de mancozèbe, de manèbe, de métirame-zinc, de folpel ou de soufre mouillable :
- 2 traitements fongicides de contact : 1 au stade D (50 % des bourgeons éclatés), 1 au stade E (40% des bourgeons à 2-3 feuilles étalées)
- 1 application unique d’un fongicide de contact à base de fosétyl-al au tout début du stade éclatement des bourgeons
Vous veillerez à appliquer un volume de bouillie important (400 à 600 hL/ha) pour vous assurer de bien couvrir les bourgeons et les bois. L’usage de panneaux récupérateurs vous permettra de faire jusqu’à 70 % d’économie de produit.
Lutte contre l'excoriose en viticulture bio
En viticulture biologique, seul l’usage du soufre est autorisé. Deux applications de soufre mouillable à 1,25 kg/ha doivent suffire. Cette lutte est à intégrer dans un raisonnement global du vignoble labellisé AB qui exige des méthodes spécifiques pour protéger les vignes contre l’ensemble des maladies cryptogamiques.
L'importance des Outils d'Aide à la Décision (OAD)
Les OAD se révèlent cruciaux dans la lutte contre les maladies fongiques comme l'excoriose, particulièrement en agriculture biologique.
Ces systèmes exploitent des données d'agro-météorologie et de modélisation pour anticiper les périodes à haut risque de contamination, permettant ainsi une intervention optimale. Les avantages sont nombreux :
- plus de réactivité avec une meilleure connaissance de la météo (station météo Météus)
- plus de sérénité avec l’identification des parcelles à risques : antécédents d'infection, cépages sensibles (OAD Maladie associée à Météus)
- des économies grâce à l’ajustement des doses de produit (Optidose)
- plus de tranquillité d’esprit dans la prise de décision, basée sur des données concrètes
Impact de l'excoriose sur le rendement et la qualité du vin
L’excoriose est présente dans la plupart des vignobles européens et dans tous les vignobles français, avec plus ou moins d’incidence. Non mortelle pour la vigne, cette maladie est surtout problématique en phase de débourrement et de croissance des brins.
L’excoriose peut perturber le développement des bourgeons à la base des rameaux, ce qui pose des problèmes au moment du choix du bois de taille.
Les infections sévères peuvent également entraîner la nécrose de la base des brins. Fragilisés, ils sont plus susceptibles de se briser sous l'effet du vent ou lors des travaux de culture (tracteur, enroulement des baguettes, palissage), conduisant mécaniquement à une perte de production. Les lésions augmentent aussi leur sensibilité au gel.
Enfin, de manière peu fréquente, Phomopsis viticola peut affecter les feuilles (perturbation de la photosynthèse) et les grappes (coulure si attaque avant floraison, flétrissement des grains).
Effet sur le rendement
On estime que l’excoriose peut causer jusqu’à 15 % de perte de récolte, du fait de la casse des sarments en cours d’année.
À plus long terme, elle engendre :
- des temps de taille plus élevés : davantage de réflexion en bois court
- un affaiblissement des souches : réduction de la réserve de nutriments avant l’hiver
- la mort du cep dans les cas extrêmes
Les cépages sensibles à l'excoriose
Les vignes vigoureuses, riches en eau, en azote et en sucres solubles, sont plus susceptibles d’être exposées à l’excoriose. Parmi les cépages moyennement sensibles à très sensibles, on retrouve :
- Alicante Bouschet
- Aligoté
- Alphonse Lavallée
- Cabernet Sauvignon
- Cardinal
- Chasselas
- Chenin
- Clairette
- Colombard
- Datier de Beyrouth
- Duras
- Folle Blanche
- Grenache
- Grolleau
- Mauzac
- Merlot
- Montils
- Müller-Thurgau
- Muscadelle
- Muscat d’Alexandrie
- Ondenc
- Perle de Csaba
- Sauvignon blanc
- Sémillon
- Servant
- Syrah
- Tannat
À ce jour, seul le Pinot Meunier est reconnu comme quasi résistant. Les cépages suivants sont définis comme peu sensibles : Baroque, Cabernet franc, Carignan, Cinsault, Fer Servadou, Italia, Petit Manseng, Raffiat, Sylvaner, Traminer, Ugni Blanc.
|Phomopsis viticola : le champignon responsable de l'excoriose
Identifié en 1915, Phomopsis viticola est déjà observé au 19e siècle. La maladie est alors connue sous le nom d'anthracnose ponctuée jusqu’en 1925, date de la différenciation des deux pathologies. Elle rappelle effectivement les points noirs provoqués par Elsinoë ampelina, le pathogène responsable de l’antrachnose(lien vers guide anthracnose de la vigne).
Biologie du champignon Phomopsis viticola
Le champignon survit à l’hiver sous forme de :
- pycnides sur les sarments
- mycélium dans les bourgeons dormants
L’humidité et la remontée des températures au printemps activent les pycnides qui libèrent des cirrhes chargés de pycniospores. Les éclaboussures occasionnées par les pluies engendrent la dissémination des spores vers les jeunes pousses, dans un rayon de plusieurs dizaines de centimètres, débutant ainsi le cycle de l'infection. Il s’agit donc d’une maladie à foyer. Ces émissions sont observées entre février et juin.
La germination du champignon et les contaminations ont lieu dans les conditions suivantes :
- au minimum 10 heures d’humidité continue
- des températures minimales de 8 à 10°C, optimum entre 15 et 20°C
- période de sensibilité des organes végétaux : entre le débourrement et le stade 2-3 feuilles étalées, jusqu’à 6-8 feuilles en conditions favorables
Le champignon prospère en s'infiltrant dans le parenchyme cortical de la vigne, la région entre l'épiderme externe et le cylindre central vasculaire, qui comprend le phloème et le xylème. Il y forme un tapis mycélien qui induit des symptômes visibles tels que des ponctuations brunes et des nécroses.
Bien que son activité cesse généralement durant l'été, Phomopsis viticola peut reprendre son cycle infectieux à l'automne ou persister dans les zones moins chaudes, même si la vigne elle-même n'est plus aussi réceptive aux nouvelles infections.
Conditions favorisant à la contamination
L'excoriose se développe dans les climats océaniques (façade Atlantique), où l'humidité post-débourrement et les pluies printanières sont fréquentes. Les pluies de fin de journée favorisent son développement.
Les autres facteurs sont la vigueur de la vigne et la proximité du bois de taille laissé près des souches, ainsi que le transport de ce matériel végétal contaminé par les spores.
|Symptômes de l'excoriose sur la vigne
L'excoriose se manifeste principalement sous forme de points noirs au niveau des rameaux, mais également des feuilles et des baies. Les symptômes varient en fonction de la partie de la plante affectée et de la sévérité de l'infection. Ils apparaissent généralement 15 jours après le débourrement, ou entre 21 et 30 jours après la contamination.
La présence de l'excoriose sur la vigne peut être confirmée en laboratoire en moins de 48 heures. Cette procédure implique de placer des échantillons de brins potentiellement infectés dans une chambre humide et de surveiller l'émergence des cirrhes contenant les spores. Vous pouvez également faire l’expérience chez vous dans une boite contenant le bout de rameau suspect et un coton humide, à une température de 20°C.
Symptômes sur les rameaux
Les rameaux présentent des signes d'infection avec l'apparition de lésions noires ou brunâtres, souvent visibles au niveau des 3 premiers entre-nœuds. Ces lésions peuvent évoluer en nécroses allongées en forme d’amande ou en chancres étendus, de couleur brun-marron, notamment si la croissance de la vigne est rapide. Les nécroses ne sont pas toujours situées à la base du sarment. Attention à ne pas confondre les symptômes avec le résultat de l’impact de la grêle ou encore des taches d’oïdium.
Les attaques sévères présentent un aspect caractéristique dit de « tablette de chocolat » : les tissus du cortex s'éclaircissent et se fissurent. Les brins fortement infectés se fragilisent. On peut également observer un étranglement à la base des tiges, pouvant entraîner leur décollement.
En automne, les rameaux aoûtés montrent des zones blanchies et des lésions nécrotiques. En cas d’infection avancée, les bourgeons dormants sont déjà atteints par le mycélium, ce qui risque d’empêcher leur débourrement au printemps suivant.
Source photo: IFV Occitanie
Symptômes sur les feuilles
Les feuilles infectées par l'excoriose présentent de petites lésions chlorotiques rondes qui deviennent rapidement brun sombre à noires, souvent entourées d'un halo vert à jaune. Ces lésions, souvent situées le long des nervures primaires, finissent par sécher et tomber, ce qui donne un aspect plombé au feuillage.
En cas de forte infection, des parties du limbe peuvent jaunir, dessécher et se détacher, mais le pétiole reste fixé.
Source photo: IFV Occitanie
Signes visibles sur les raisins et les grappes
Bien que moins fréquent, l'excoriose peut causer le brunissement et le flétrissement des baies. On peut observer des pycnides sur les raisins qui prennent une teinte bleue-violacée. Les inflorescences et les grappes peuvent montrer des lésions similaires à celles observées sur les rameaux et se flétrir jusqu’à tomber.
|Comment protéger ses vignes contre l'excoriose ?
La protection du vignoble contre l’excoriose implique différents leviers agronomiques et phytosanitaires, tout en s’appuyant sur l’observation visuelle et les outils d’aide à la décision.
Protections prophylactiques
Vous procéderez à un contrôle visuel des vignes entre la chute des feuilles et les travaux de taille, afin de marquer les brins contaminés à éliminer. Votre équipe doit choisir des coursons exempts de symptômes. Il est alors essentiel de brûler les rameaux infectés plutôt que de les broyer. Le risque est de répandre les pycnides sous les autres pieds de vigne.
En cours de saison, il est souhaitable de contrôler la vigueur des ceps par l’enherbement et en réduisant l’importance de la fertilisation azotée.
Couverture phytosanitaire
Des contrôles réguliers doivent être menés dans les parcelles ayant un historique d’excoriose lors des 3 dernières années. Il suffit d’observer une centaine de coursons au hasard dans chaque parcelle. Une stratégie de traitement est nécessaire si, lors de votre contrôle, vous observez l’apparition de symptômes sur plus de 20 % des coursons.
Sauf si votre station météo connectée vous indique un temps sec, vous devrez agir de manière préventive pendant la phase de sensibilité, avant les pluies, la germination et la contamination.
Deux stratégies phytosanitaires sont possibles avec des produits à base de mancozèbe, de manèbe, de métirame-zinc, de folpel ou de soufre mouillable :
- 2 traitements fongicides de contact : 1 au stade D (50 % des bourgeons éclatés), 1 au stade E (40% des bourgeons à 2-3 feuilles étalées)
- 1 application unique d’un fongicide de contact à base de fosétyl-al au tout début du stade éclatement des bourgeons
Vous veillerez à appliquer un volume de bouillie important (400 à 600 hL/ha) pour vous assurer de bien couvrir les bourgeons et les bois. L’usage de panneaux récupérateurs vous permettra de faire jusqu’à 70 % d’économie de produit.
Lutte contre l'excoriose en viticulture bio
En viticulture biologique, seul l’usage du soufre est autorisé. Deux applications de soufre mouillable à 1,25 kg/ha doivent suffire. Cette lutte est à intégrer dans un raisonnement global du vignoble labellisé AB qui exige des méthodes spécifiques pour protéger les vignes contre l’ensemble des maladies cryptogamiques.
L'importance des Outils d'Aide à la Décision (OAD)
Les OAD se révèlent cruciaux dans la lutte contre les maladies fongiques comme l'excoriose, particulièrement en agriculture biologique.
Ces systèmes exploitent des données d'agro-météorologie et de modélisation pour anticiper les périodes à haut risque de contamination, permettant ainsi une intervention optimale. Les avantages sont nombreux :
- plus de réactivité avec une meilleure connaissance de la météo (station météo Météus)
- plus de sérénité avec l’identification des parcelles à risques : antécédents d'infection, cépages sensibles (OAD Maladie associée à Météus)
- des économies grâce à l’ajustement des doses de produit (Optidose)
- plus de tranquillité d’esprit dans la prise de décision, basée sur des données concrètes
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