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Maladies du bois de la vigne : identification et traitements

Parmi toutes les maladies de la vigne, celles qui impactent le bois sont parmi les plus difficiles à gérer. Le dépérissement des ceps toucherait actuellement entre 13 et 15 % du paysage viticole français, soit un peu plus de 100 000 hectares. Biologie, prévention, traitements disponibles : découvrez tout ce qu’il faut savoir sur les maladies du bois (MDB) et les conseils pour y faire face.

SOMMAIRE :

  1. Impact des maladies du bois sur le rendement et la qualité du vin
  2. Les principales maladies du bois : agents pathogènes et symptômes
  3. Biologie des champignons : encore beaucoup d'incertitudes
  4. Stratégies de gestion et conseils phytosanitaires
  5. Les perspectives pour l'avenir

Impact des maladies du bois sur le rendement et la qualité du vin 

Selon l’Observatoire National des maladies du bois, environ 13,3 % du vignoble français était considéré comme improductif ou faiblement productif en 2017. Ce taux était de 6 % en 2003. Aujourd’hui, plus de 100 000 hectares sur 750 000 seraient concernés, une perte de production potentielle de 1 milliard d’€. D’autres pays européens ont également tenté d’évaluer les conséquences des MDB :

•    Espagne : entre 3 et 20 %
•    Luxembourg : autour de 10 %
•    Royaume-Uni : entre 5 et 50 %
•    Suisse : entre 0,5 et 5 %

Différentes analyses ont montré que tous les cépages de tous les vignobles français avaient été atteints, avec des incidences régionales distinctes.

Effet sur le rendement

Le dépérissement et la mort des vignes entraînent mécaniquement une perte de rendement et une baisse de production. Une estimation des chercheurs Grosman et Doublet en 2012 établissait à 4,6 hL/hectare la perte moyenne de rendement par an, soit près de 3,5 millions d’hL au niveau national (4,6 x 750 000 ha).

Cette moyenne est à nuancer, car les prévalences des maladies varient considérablement d'une année à l'autre, ainsi qu’entre les cépages, les porte-greffes et les vignobles (climat, sol). Par exemple :

•    Esca et BDA : présents dans 84 % des parcelles observées
•    Eutypiose : moins commune, expressions annuelles fortement liées aux conditions climatiques
•    La Champagne est la région la moins affectée (seulement 0,9% en 2017). Jusqu’à 23 % dans le Jura la même année

Incidence sur la qualité des jus

Des recherches menées en 2009 et 2010 par l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin et l'Université de Bordeaux avaient montré l'impact de la maladie de l'esca sur les raisins. D’abord, la maturité des raisins sur des ceps affectés est plus tardive. Puis, récoltés au même moment que des baies saines, ils présentent :

•    10 % de sucre en moins et un poids de la baie réduit
•    une acidité supérieure d'environ 20 %
•    une hausse de l’acide malique et de l’azote assimilable
•    30 à 50 % de composés phénoliques en moins, notamment les anthocyanes
•    une biodiversité levurienne réduite

Côté vinification, une vendange contenant au moins 5 % de raisins issus de vignes atteintes par l'esca donne des vins aux arômes nettement plus herbacés, moins de saveurs fruitées et un goût de moisi prononcé.

Conséquences financières pour l'exploitation

La propagation des maladies du bois engendre des coûts supplémentaires à plusieurs échelles de la production pour un domaine viticole. Au-delà de la perte financière liée à l’absence de rendement, il faut ajouter les coûts de main-d’œuvre et de prophylaxie associés :

•    aux temps de taille plus longs : davantage de réflexion pour prolonger la viabilité des vignes infectées ;
•    à l’entretien des pieds malades et à la prévention : curetage des membres infectés, désinfection des outils entre chaque cep ;
•    à l’arrachage des souches mortes et à la replantation : période prolongée sans production, pas de garantie de survie des nouveaux plants.

 

Les principales maladies du bois : agents pathogènes et symptômes

Les maladies du bois regroupent divers dépérissements de la vigne liés à des champignons dégradant ses tissus ligneux et pérennes. Ces pathogènes, dont les caractéristiques (origine, action, interactions avec d’autres champignons, virus et bactéries) restent partiellement inconnues, provoquent des symptômes parfois invisibles qui mènent souvent au décès de la vigne, soit graduellement sur plusieurs années, soit soudainement en quelques jours.

Cependant, des facteurs non pathogènes comme l’étranglement du porte-greffe ou une taille inappropriée peuvent également causer une mort rapide.

L'Esca

Le terme « esca » fait référence à une pourriture blanche, l’amadou, qui rend le bois spongieux. Cette maladie complexe est présente dans tous les vignobles européens. Elle implique plusieurs genres de champignons, dont ceux liés à la maladie de Petri (esca des jeunes plantes) :

•    Phaeomoniella (chlamydospora)
•    Phaeocremonium (aleophilum)
•    Fomitiporia (mediterranea)
•    Fomitiporella
•    Inocutis
•    Trametes
•    Pleurotus
•    Stereum
•    Eutypia lata (agent de l’eutypiose)

Les symptômes de la forme lente de l’esca sont variés et peuvent affecter l'ensemble de la plante, un seul bras ou bien quelques sarments, généralement à partir de la véraison :

•    apparition au début de l'été sur les limbes à la base des rameaux
•    feuillage : aspect tigré du limbe, taches nécrotiques avec contour jaune blanc, bandes vertes le long des nervures
•    raisins : maturation des baies retardée ou flétrissement
•    bois : ponctuations noires en début de maladie, puis nécrose brune au centre du bois (Phaeomoniella, Phaeocremonium), avec ou sans pourriture blanche (Fomitiporia)

L’esca se développe aussi sous forme apoplectique sévère, généralement en conditions climatiques très sèches. Les rameaux et les fruits se dessèchent en seulement quelques jours.

Les cépages exprimant le plus de symptômes avec d’esca sont :

•    le Cabernet Sauvignon
•    le Cinsault
•    le Mourvèdre
•    le Sauvignon Blanc
•    le Thompson Seedless
•    le Trousseau
•    l’Ugni blanc

Le Carignan, le Merlot, le Pinot Noir et la Roussanne montrent au contraire peu de symptômes.


Esca-Cabernet-sauvignon IFV

Source photo : IFV Occitanie

 

Le BDA (Black Dead Arm)

Le Black Dead Arm (BDA), ou Botryosphaeriose, affecte les vignes avec des signes similaires à la forme lente de l’esca, notamment sur les feuilles, pouvant entraîner des confusions. Cette maladie, causée par différentes espèces de champignons de la fa¬mille des Botryosphaeriaceae (Diplodia seriata, Neofusicoccum parvum, Botryosphaeria dothidea…), ne montre pas systématiquement des symptômes chaque année.

Visibles à partir de la floraison, les symptômes incluent :

•    des marbrures au niveau des nervures, sans liseré jaune aux premiers stades.
•    des taches rouges en bord de limbe sur les cépages noirs, jaune vif pour les cépages blancs
•    des bandes vertes le long des nervures, semblables à l’esca
•    la présence d'une bande brune sous l'écorce, pouvant s'étendre jusqu'au porte-greffe
•    la possibilité d'évolution en taches noires ou en chancre marron-noir sur la moitié de la coupe sectorielle du brin

Comme l’esca, le BDA peut s’exprimer sous forme sévère par une défoliation rapide de tout ou partie du cep, sans toutefois nécessairement conduire à la mort de la souche.

Les cépages les plus sensibles au BDA sont :

•    le Cabernet Franc
•    le Cabernet Sauvignon
•    le Sauvignon Blanc

BDA-cépage-noir IFV

Source photo : IFV Occitanie

L'eutypiose

Moins répandue, l’eutypiose est majoritairement causée par le champignon Eutypa lata, ainsi que par d’autres espèces de Diatripaceae. Cette maladie se manifeste par une végétation chétive et le rabougrissement des rameaux (stade 6 à 8 feuilles) : 

•    présence d'entre-nœuds courts et réguliers
•    petits limbes chlorotiques, crispés voire déchiquetés
•    risque de dessèchement des inflorescences avant floraison, de coulure ou de millerandage
•    nécrose brune et dure en coupe sectorielle du brin, accompagnée de rayures foncées
•    périthèces (petites bosses noires) contenant les ascospores, présents sur le bois sous l’écorce

L'issue est souvent la mort d'un bras de vigne, ou le dessèchement des sarments dans les cas sévères.

Les cépages sensibles à l’eutypiose sont :

•    le Cabernet Sauvignon
•    le Chardonnay
•    le Chasselas
•    le Cinsault
•    le Gamay
•    le Mauzac
•    la Muscadelle
•    la Négrette
•    le Sauvignon Blanc (avec perte possible d’arômes variétaux)
•    la Syrah
•    l’Ugni Blanc

Les plus tolérants sont l’Aligoté, l’Auxerrois, le Grenache, le Grolleau, le Melon de Bourgogne, le Merlot, le Muscat à petits grains, le Petit Verdot, le Savagnin, le Sémillon et le Sylvaner.

Eutypiose-Viognier-2-e1533130372967 IFVSource photo : IFV Occitanie

Les autres maladies de dépérissement

D'autres maladies, moins connues mais présentes dans diverses régions viticoles du monde, peuvent provoquer l'affaissement et la mort des ceps.

Bitter rot

Connu pour donner un goût amer aux fruits affectés, ce fléau est lié au dépérissement de la vigne en Australie et en Uruguay. Les symptômes incluent des lésions sur diverses parties de la plante, des rameaux flétris, des taches sur les feuilles et des fruits qui deviennent mous et qui peuvent tomber ou rester attachés comme des momies. L'agent pathogène est Greeneria uvicola.

Chlorotic leafroll

Exclusivement observée au Chili, cette maladie se manifeste par une croissance réduite des rameaux, des limbes déformés et chlorotiques et une pourriture blanche dans le bois. Le champignon en cause est Fomitiporella vitis.

Dépérissement au Phomopsis viticolia

Ce dépérissement, observé en Grande-Bretagne, en France et dans d'autres pays, se caractérise par un affaiblissement de la végétation et des nécroses dans le bois. Le champignon responsable est Diaporthe ampelina (également connu sous le nom de Phomopsis viticola), traditionnellement associé à l'excoriose.

Dépérissements dus à Neofusicoccum

Ces maladies, signalées en France et au Portugal, entraînent la défoliation des rameaux et des nécroses dans le bois. L'agent pathogène est le Neofusicoccum parvum.

Dépérissement au Neoscytalidium hyalinum

Décrite en Californie, en Inde, en Irak, et en Italie, cette maladie se manifeste par des taches chlorotiques sur les feuilles, conduisant à la défoliation, au dessèchement des rameaux et à des grappes immatures ou flétries. La vigne meurt généralement dans les 2 ou 3 ans. Des nécroses brunes sont visibles sous l'écorce. L'agent pathogène est Neoscytalidium hyalinum.

Fusariose

Principalement présente au Brésil et en Égypte, cette maladie entraîne un jaunissement des limbes, des nécroses et un dessèchement de la plante en période estivale. Le bois montre un brunissement continu et les racines peuvent devenir noires. L'agent pathogène est Fusarium oxysporum f. sp. herbemontis.

Grapevine swelling armGra

Observée au Japon et à Taïwan, le Grapevine swelling arm se caractérise par des taches noires et des lésions sur les rameaux, des nœuds hypertrophiés et des chancres sur les bras plus âgés. Des nécroses sectorielles brunes sont présentes dans les tissus affectés. Le champignon responsable est Diaporthe kyushuensis, avec une forme anamorphe connue sous le nom de Phomopsis vitimegaspora.

Hoja de Malvon

Observée en Argentine et en Uruguay, cette maladie provoque des feuilles plus petites et chlorotiques, une croissance réduite des rameaux et des grappes plus petites. Dans le bois, une pourriture blanche bordée de brun est visible. L'agent pathogène est Inocutis jamaicensis.

Maladie de Petri (esca des jeunes plants)

Observée dans de nombreux pays, mais pas encore chez nous, cette maladie se manifeste par une végétation affaiblie, des feuilles chlorotiques et un tronc sous-dimensionné. Dans le bois, des ponctuations brunes ou noires sont visibles, souvent accompagnées de suintements de sève. Plusieurs champignons sont associés, dont Phaeomoniella chlamydospora et diverses espèces de Phaeoacremonium et Cadophora.

Pied noir

Cette maladie se manifeste par une végétation affaiblie ou une absence de débourrement. Les racines affectées montrent un développement anormal. Une nécrose noire est souvent observée dans le bois. Les principaux agents pathogènes sont Cylindrocarpon liriodendri et Cylindrocarpon macrodidymum.

Pourridié

Cette maladie fongique affecte les racines, conduisant inévitablement à la mort des ceps. La particularité du pourridié est que les symptômes peuvent prendre plusieurs années à se manifester après la contamination initiale, rendant son identification précoce difficile. Le responsable est le champignon Armillaria mellea.

Verticilliose

Détectée récemment en France, elle provoque des taches sur les feuilles, des grappes desséchées et, dans les cas graves, une apoplexie des rameaux. Les nécroses olivâtres sont visibles dans le bois et les racines. Les agents pathogènes comprennent Verticillium dahliae, V. albo-atrum et V. longisporum.

Biologie des champignons : encore beaucoup d'incertitudes

Les maladies du bois seraient transmises par les spores aériennes, pénétrant par les plaies de taille, mais les mécanismes exacts restent flous. Les champignons, en réserve sur des troncs malades ou morts, libéreraient leurs spores durant la croissance végétative, infectant les nouvelles plantes saines à proximité. Au moment de la taille, ils coloniseraient les plaies et engendreraient :

•    la perturbation des remontées de sève par obstruction des vaisseaux
•    la mort des zones sans flux de sève
•    l’apparition des symptômes 5 à 8 ans après contamination

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour élucider :

•    les interactions champignon-plante et entre pathogènes
•    l'effet des métabolites secondaires
•    l'influence du climat et de l'état hydrique de la plante
•    l'impact des techniques agricoles (mode de taille, entretien des sols)
•    la variabilité de la sensibilité entre les cépages

Conditions favorables à la contamination

Les pathogènes responsables des maladies du bois prospèrent dans des conditions d'humidité et de chaleur, similaires à celles favorisant le mildiou, l’oïdium ou le botrytis. La dissémination des spores est facilitée par :

•    le vent et les éclaboussures de pluie
•    la proximité entre les pieds de vigne
•    la contamination via les outils de taille (encore à prouver)

Les tailles mutilantes ne respectant pas la physiologie de la vigne sont aussi propices à la propagation. Pour rappel, l’opération mutilante qu’est la taille entraîne :

•    la création de cônes de dessèchement (dont l’importance fait encore débat)
•    la formation de nécroses
•    la rupture de la continuité des flux de sèves
•    l’accumulation de grandes quantités de bois mort dans les troncs

Des chiffres de 2022 ont toutefois montré un recul des symptômes foliaires dans plusieurs régions françaises, suggérant une corrélation avec les facteurs pédoclimatiques, l’absence de pluie limitant l’action des champignons (mais aussi la croissance des plantes…).

Par ailleurs, la mortalité apoplectique semble être influencée par une multitude de facteurs, potentiellement exacerbés par le changement climatique, tels que :

•    la nature du sol, particulièrement les sols argileux à haute rétention d'eau
•    l'alternance de périodes humides/fraîches et sèches/chaudes en période estivale
•    une évapotranspiration accrue dans les vignes vigoureuses, augmentant le risque de rupture du flux de sève

 

Stratégies de gestion et conseils phytosanitaires

En l’absence de solutions phytosanitaires curatives depuis l’interdiction de l’arsénite de sodium en 2001, la stratégie de protection actuelle demeure avant tout préventive. L’observation et la mise en place de pratiques prophylactiques restent essentielles. Plusieurs sources existent pour accompagner les viticulteurs dans l’identification des maladies :

•    l’index des maladies (Ephytia)
•    le diagnostic par l’image (Ephytia)
•    l’application Di@gnoPlant-Vigne (Ephytia)
•    les agents de proximité compétents (INRAE, Chambres d’agriculture, Interprofessions...)
 

Méthodes prophylactiques : taille et autres leviers agronomiques

Taille

La première des pratiques prophylactiques est liée aux travaux de taille de la vigne :

•    Le respect des flux de sève semble retarder les symptômes.
•    Une taille tardive (pré-pleurs) pourrait aussi réduire les risques d’eutypiose.
•    Une taille aérée, qui écarte les coursons et les baguettes du tronc, est à privilégier.
•    L’élimination des bois de taille contaminés, source possible d’inoculum, est préférable (brûlage, broyage).

Le débat persiste sur l'efficacité des cônes de dessèchement ou de la taille à ras, en l'absence de consensus scientifique.

Nettoyage des plaies

Le nettoyage et la protection des plaies sont des pratiques qui font également débat :

•    Certains avancent l’intérêt du mastic fongicide (ou l’usage cône de dessèchement) pour réduire l’accès aux flux de sève.
•    D’autres préconisent l’usage de produits fongicides sur les plaies, par pulvérisation ou par badigeonnage (cyproconazole et thiophanate-méthyl contre l’eutypiose).
•    L’efficacité des agents de biocontrôle et de molécules naturelles (Trichoderna spp., chitosane…) n’est pas encore prouvée.
•    Même incertitude quant à l’efficacité d’autres produits : fleur de chaux, goudrons de pin, polyol de polyéther, huile végétale et résines, oxychlorure de cuivre…

Gestion des ceps malades et des manquants

En plus de la taille et en associant les techniques de nettoyage, vous pouvez essayer de retarder le développement des maladies en visant la restauration des ceps malades par :

•    recépage : coupe du tronc à bas niveau pour éliminer les nécroses visibles
•    regreffage : applicable si la nécrose ne s'étend pas au porte-greffe
•    curetage : enlèvement des tissus ligneux dégradés, mais efficacité incertaine
•    oxygénothérapie : fendre le tronc pour l’aérer, sans preuve d’efficacité

Comme pour d’autres maladies, l’arrachage et l’élimination des ceps et des bras morts par brûlage est, pour le moment, la seule solution viable pour réduire l’inoculum dans la parcelle. Même s’ils peuvent servir de tuteurs bien pratiques à de jeunes gourmands, ils constituent un réservoir de spores.

Le remplacement des manquants reste une opération compliquée, avec un taux de réussite assez faible. Les deux techniques actuellement en usage sont le greffage-bouture / complantation, avec le risque de la concurrence racinaire, et le marcottage depuis des souches saines.

Conduite générales du vignoble

Les autres mesures concernent la conduite technique classique du vignoble pour limiter l’apparition des maladies cryptogamiques :

•    sélection de cépages résistants
•    limitation de la fertilisation azotée
•    drainage correct de la parcelle, surtout en terrain argileux
•    maîtrise de la charge et du rendement
•    utilisation d’OAD (station météo, identification des maladies…) pour mieux comprendre son vignoble et constituer un historique solide

Concernant l’achat de plants, il n’existe encore aucune technique fongicide ou désinfectante garantissant l’absence de champignons avant plantation. Les recherches se portent sur l’utilisation d’organismes antagonistes (par exemple Pythium spp.) qui viendraient concurrencer ou détruire les pathogènes.

Adapter les leviers à l'échelle du risque

Optimiser la lutte contre les maladies du bois nécessite une approche ciblée, car les parcelles varient en termes de risque. Pour limiter les dépenses d’énergie et les surcoûts inutiles, les interventions doivent être guidées par :

•    le mode de taille : guyot simple plus sensible aux maladies que la taille tardive
•    l’importance des symptômes : privilégier la protection des parcelles encore peu touchées
•    la sensibilité des cépages : protéger les variétés plus sensibles
•    l’âge des vignes : prendre davantage soin des vignes de moins de 30 ans
•    la densité de plantation : accentuer la protection des parcelles à faible densité

Les perspectives pour l'avenir

Lutte contre l'excoriose en viticulture bio

La recherche actuelle se diversifie et s'intensifie pour mieux comprendre et combattre les maladies du bois de la vigne. Les efforts se concentrent sur plusieurs axes stratégiques :

•    compréhension de l'émergence des MDB
•    caractérisation du microbiome de la vigne
•    étude des pathotypes fongiques pour identifier la virulence des souches
•    observation des réponses physiologiques de la vigne (méthodes culturales, conditions pédoclimatiques) et de marqueurs moléculaires de tolérance
•    analyse de l’interaction hôte-pathogène

Du côté des stratégies de lutte, on observe aussi la multiplication des moyens à l’étude :

•    lutte biologique : organismes an¬tagonistes, mycovirus, plantes adventices, stimulation des défenses de la plante…
•    lutte chimique : combinaison de fongicides et d’acides aminés ou de sucres, administration de cuivre et de zinc (CA3356)…
•    endothérapie végétale
•    création de nouveaux OAD