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Vigneron

Œnotourisme : un levier pour valoriser et diversifier son activité viticole

Écrit par  Mélanie Champeau
Publié le 10 juillet 2025
8 min. de lecture

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L’œnotourisme est devenu une composante incontournable de l’offre touristique française. Chaque année, 12 millions de visiteurs, français et internationaux, profitent d’une expérience authentique au cœur des vignobles. Le vin, bien plus qu’un produit, représente en effet tout un pan de la gastronomie et de l’art de vivre à la française. Et pour les vignerons, l’œnotourisme s’impose aujourd’hui comme un levier de développement stratégique.

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Pourquoi l’œnotourisme est un levier de croissance


Avant de parler d’activités annexes ou de marketing, souvenons-nous qu’aujourd’hui l’œnotourisme est d’abord un centre de profit, une ligne de chiffre d’affaires à part entière, capable de sécuriser vos marges face aux aléas du marché.

Un relais de marge immédiate
Vendre une cuvée à la propriété, c’est reprendre 25 à 40% de marge que vous laissez habituellement au négoce ou à la GMS. Sur une simple visite–dégustation facturée 12€, un panier moyen de deux bouteilles à 10€ pièce vous apporte déjà 32€ de chiffre d’affaires, dont plus de la moitié tombe en marge brute. Multipliez cette équation par 1500 visiteurs annuels : vous ajoutez près de 50 000€ à la trésorerie sans planter un pied de plus.

Un amortisseur de volatilité
Gel, mildiou ou chute des cours : vos revenus varient, vos charges fixes non. Les ateliers immersifs, séjours et ventes directes lissent le cash-flow entre deux campagnes. Certains domaines couvrent désormais 20% de leurs frais généraux grâce aux recettes œnotouristiques de l’intersaison (mars – juin, octobre).

Une valorisation du prix bouteille
Le consommateur qui a foulé vos rangs de vigne accepte naturellement un tarif caveau 5 à 8% plus élevé qu’en magasin spécialisé ; il paie le vin et l’histoire qui l’accompagne. Sur les cuvées de garde, l’écart peut grimper à 15%.

Un tremplin marketing à coût contenu
Votre chai, votre paysage et votre savoir-faire constituent déjà 80% de l’infrastructure d’accueil. Ajouter une salle de dégustation épurée, un sentier balisé ou un espace pique-nique revient souvent moins cher qu’un nouveau tracteur… et génère un bouche-à-oreille digital puissant : chaque visiteur poste en moyenne 3 photos ou stories, équivalant à des centaines d’impressions gratuites.

Un réservoir  de clientèle fidèle
Les emails collectés au caveau alimentent club, ventes primeurs et offres spéciales. Les domaines équipés d’un CRM observent jusqu’à 35 % de taux de ré-achat à 12 mois. Autrement dit, l’œnotourisme n’est pas une « activité annexe » : c’est un canal commercial récurrent qui sécurise vos ventes futures.

En bref, l’œnotourisme n’est pas un gadget marketing : c’est un prolongement logique de votre métier qui augmente la marge, sécurise la trésorerie et renforce la valeur perçue de vos vins, sans accroître vos coûts fixes de production.

Comprendre l’œnotourisme pour mieux le développer : définitions et tendances 2025

Qu’est-ce que l’œnotourisme ?

L’œnotourisme désigne l’ensemble des activités touristiques liées à la découverte du vin, de la vigne et de leur territoire. On le nomme aussi tourisme vitivinicole, tourisme du vin (traduction littérale de l’expression anglaise très utilisée « wine tourism ») ou bien encore tourisme de la vigne et du vin. Sachez aussi qu’il existe un terme spécifique à la filière des spiritueux (cognac, whisky, armagnac, rhum…) : le spiritourisme.

Émergence de l’œnotourisme en France et chiffres clés

L’œnotourisme n’est en soi pas une pratique nouvelle. Dès le XVIIe jusqu’au XIXe siècle, les jeunes élites européennes incluaient les régions viticoles françaises dans leur « Grand Tour » culturel. Mais ce n’est véritablement qu’à partir des années 2000 que l’œnotourisme s’est véritablement structuré en France en réponse à deux enjeux : la crise viticole accrue par la concurrence internationale et le besoin de diversification économique des territoires ruraux.

Aujourd’hui, l’œnotourisme est un pilier du tourisme rural français. En 2023, environ 12 millions de visiteurs par an, dont 5,4 millions d’étrangers (notamment Belges, Britanniques, Allemands et Américains), ont profité d’une offre œnotouristique dans un des 66 départements en proposant. Quels sont les vignobles les plus visités ? La première région est la Nouvelle-Aquitaine, et Bordeaux notamment, avec 2,5 millions de visiteurs à elle seule. L’Occitanie (2,3 millions de visiteurs) est deuxième ex aequo avec la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Parmi les différents lieux ouverts aux œnotouristes, quelque 10 000 caves d'exploitants viticoles et de maisons de vins concentrent la grande majorité des visites, soit 82% du total. Suivent les caves coopératives (12%), les musées et événements liés au vin (5%) et enfin les maisons des vins (1%).

Les nouvelles attentes : expériences immersives & durables

Selon une étude Atout France de 2022, l’œnotourisme est un levier de diversification stratégique pour les viticulteurs, avec un potentiel encore sous-exploité. L’offre œnotouristique peut être très légère (dégustations, visites) ou plus capitalistique (hébergement, restauration). Si les motivations initiales sont économiques (vente directe, fidélisation ou élargissement de la clientèle), les principales satisfactions résident finalement dans la valorisation de l’image.
L’œnotourisme apparaît comme un outil puissant pour travailler son image de marque et se différencier de la concurrence. À condition d’avoir bien clarifié et travaillé sa stratégie en amont. 

Profils d’œnotouristes : cibler votre audience


L’œnotourisme en France s’adresse à des profils de visiteurs variés, dont les attentes et les pratiques diffèrent sensiblement selon leurs motivations. Une étude d’Atout France identifie quatre grandes catégories d’œnotouristes.

L’épicurien – à la recherche du plaisir et des sens

Part estimée : 35 à 45% des œnotouristes.
L’épicurien recherche une expérience sensorielle riche : il visite les domaines viticoles pour déguster des vins, profiter de la gastronomie, admirer les paysages et se détendre. Plutôt étranger et doté d’un revenu élevé, il associe le vin au plaisir et à l’art de vivre. Il valorise la qualité de l’accueil, l’ambiance des lieux, et les échanges conviviaux avec les producteurs. Ce segment est central pour les vignerons, car il représente un fort potentiel économique, avec des paniers moyens élevés.

L’explorateur – en quête d’authenticité et de découvertes

Part estimée : 15 à 25% des œnotouristes.
Ce voyageur est souvent un Français, actif ou jeune retraité, sensible à la dimension artisanale et confidentielle du vin. Il cherche des lieux hors des sentiers battus, des petits producteurs, et des expériences immersives comme dormir dans une maison de vigneron ou participer aux vendanges. L’explorateur cherche à découvrir les vins dans une relation directe avec ses acteurs et les terroirs. Très fidèle, il est sensible aux initiatives écologiques et locales.

L’expert – comprendre pour mieux maîtriser

Part estimée : 10 à 20% des œnotouristes.
Souvent passionné, parfois amateur averti ou professionnel du secteur, ce profil se distingue par une recherche de savoir précis. L’expert attend des visites pédagogiques pointues et techniques, avec une approche analytique du vin (type de cépages, process de vinification, terroirs, millésimes…). Il participe à des ateliers d’initiation ou de perfectionnement, consulte les guides, compare les appellations, et peut influencer fortement ses cercles d’amis ou sa clientèle s’il est caviste ou sommelier.

Le classique – découvrir pour s’enrichir culturellement

Part estimée : 20 à 30% des œnotouristes.
Ce profil intègre le vin dans une démarche plus large de découverte du patrimoine régional. Ce sont souvent des visiteurs français, en couple ou en famille, venus visiter une région viticole comme ils visiteraient un château ou un village classé. Le vin est un élément de culture et de terroir, qu’ils consomment modérément mais avec intérêt. Ils privilégient les visites guidées, les musées du vin, les circuits « clé en main », et s’attachent à la gastronomie et à la beauté du territoire.

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6 stratégies pour augmenter votre chiffre d’affaires grâce à l’œnotourisme !

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Bâtir une offre œnotouristique rentable


Découvrez les 6 étapes clés pour créer votre activité œnotouristique.

Visites et dégustations

Proposez des visites commentées de la cave qui se concluent par une dégustation chaleureuse ; c’est le premier pas pour transformer un simple curieux en véritable ambassadeur de votre vin. Misez sur des créneaux courts (45-60 min) pour s’adapter aux emplois du temps serrés, et intégrez une dégustation comparative (millésime, terroirs, élevages) : l’effet « waouh » favorise la vente directe et augmente le panier moyen.

  • Limitez chaque groupe à 15 personnes pour garantir l’échange.
  • Incluez un bon de réduction valable 24 h dans la boutique du domaine.
  • Mettez en avant les bénéfices clés : authenticité, proximité, conseil personnalisé.

Ateliers immersifs & vendanges participatives

Faites vivre le vin « de l’intérieur » ! Les ateliers d’assemblage, l’étiquetage personnalisé ou les vendanges participatives créent des souvenirs durables et une forte viralité sur les réseaux sociaux. Prévoyez un tarif premium incluant la pause déjeuner au domaine ; vos participants paieront pour l’expérience et deviendront vos meilleurs relais.

Astuce rentabilité : facturez un supplément pour l’expédition de la bouteille créée par le visiteur ; vous sécurisez un revenu différé tout en prolongeant le lien avec votre marque.

Hébergements et restauration

Prolonger l’expérience sur place démultiplie la valeur. Une chambre d’hôtes dans le chai, un gîte au cœur des vignes ou un food-and-wine pairing à la table d’hôtes enrichissent le séjour et dopent vos marges hors vendange.

  1. Packages « week-end œnotourisme » (2 nuits + visites + atelier).
  2. Offre gastronomique courte, centrée sur les produits locaux.
  3. Photos soignées avec balises alt incluant « œnotourisme + région » pour le référencement d’image.

Digitalisation & réservation en ligne

Aujourd’hui, 60% des œnotouristes réservent leur activité depuis un smartphone. Intégrez un module de réservation en temps réel, des créneaux clairs et un paiement sécurisé ; vous réduirez les tâches administratives et maximiserez le taux de conversion. 
Couplez votre agenda en ligne à un CRM viticole pour segmenter vos visiteurs, déclencher des relances personnalisées et mesurer le ROI de chaque expérience.

La digitalisation n’est plus un luxe ; c’est le socle d’une offre œnotouristique rentable et scalable.

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Label « Vignobles & Découvertes », un repère de qualité pour l’offre œnotouristique : mode d’emploi


Créé en 2009, le label « Vignobles & Découvertes » a pour objectif de structurer et valoriser l’offre œnotouristique française autour de destinations identifiées. Ainsi, il garantit aux visiteurs une expérience riche et cohérente autour du vin, mêlant patrimoine, hébergement, gastronomie et activités de découverte. Attribuée pour trois ans à des territoires viticoles cohérents, elle fédère les acteurs locaux sous une même bannière pour accroître leur visibilité.
En 2023-2024, le réseau comprend 75 destinations labellisées, soit une progression de 12% par rapport à 2016, et regroupe 8 704 prestations qualifiées. En moyenne, chaque destination propose plus de 100 prestations (hébergements, caves, restaurants, activités, etc.).

Check-list pour lancer (ou booster) votre activité



  1. Clarifier l’objectif – chiffre d’affaires, notoriété, fidélisation : fixez un indicateur prioritaire et une cible chiffrée.
  2. Cartographier vos ressources – disponibilité de l’équipe, espaces d’accueil, budget initial, matériels (verres, tables, EPI pour vendanges).
  3. Choisir un positionnement clair – authentique, premium, famille, écolo ; assurez-vous qu’il corresponde à l’ADN du domaine.
  4. Définir une offre socle – visite + dégustation commentée et boutique. Ajoutez ensuite un atelier ou un hébergement si la demande suit.
  5. Établir un calendrier saisonnier – vendanges participatives en septembre, marchés de Noël, ateliers d’assemblage hivernaux, etc.
  6. Rédiger vos scripts d’accueil – histoires du terroir, storytelling de la cuvée, argumentaire de vente, réponses aux questions fréquentes.
  7. Créer vos supports digitaux – page de réservation en ligne, formulaire de paiement sécurisé, email de confirmation automatique.
  8. Mettre à jour vos visuels – photos haute résolution, courtes vidéos verticales pour réseaux sociaux, balises alt optimisées.
  9. Déployer un suivi client (CRM) – segmentation « Épicurien », « Explorateur », relance post-visite à +7 jours avec offre dédiée.
  10. Mesurer et ajuster – taux de remplissage, panier moyen, avis Google/TripAdvisor ; ajustez chaque trimestre.

💡 Passez à l’action ! 

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Conclusion : faire de l’œnotourisme un atout pour son domaine


La France comptabilise chaque année 12 millions de touristes du vin et des vignes, ce n’est pas rien ! L’œnotourisme est un véritable levier de développement qui peut renforcer votre notoriété, attirer et fidéliser une clientèle et diversifier vos sources de revenus. 

En tant que vigneron, vous produisez bien plus qu’un vin. Vous êtes le détenteur d’un terroir, du paysage, d’un savoir-faire, d’une histoire... Ainsi, l’œnotourisme vous offre l’opportunité de valoriser tout cela auprès d’un public curieux et prêt à se déplacer. 

En accueillant l’œnotouriste comme un invité privilégié, vous transformez chaque millésime en souvenir, chaque visiteur en ambassadeur. La rentabilité suit naturellement quand l’expérience est authentique : un sourire vrai, une anecdote partagée, un dernier toast face aux rangs de vigne baignés de lumière. De producteur à hôte inspirant, le pas est court ; il commence par une poignée de main et se prolonge bien au-delà de la dégustation, dans la mémoire – et la cave – de vos visiteurs.