Les motivations sont bien plus variées qu’il n’y paraît. Certains vignerons arrêtent le soufre pour des raisons organoleptiques : ils recherchent des vins plus fruités, plus frais, moins « durs ». Pour d’autres, le soufre utilisé en cave nuit à leur santé. Enfin, il s’agit pour certains d’une philosophie, selon laquelle la nature se suffit à elle-même, seul le raisin fermenté devant produire du vin. Goût, santé, authenticité : des motivations qu’on retrouve aussi chez les consommateurs en tant que critères d’achat.
Vin nature, sans sulfites, et vin bio : quelles différences ?
Ces trois termes recouvrent des modes de production distincts. Mais tous ont un point commun : la volonté de réduire les intrants (les produits ajoutés à la parcelle ou en cave) dans l’élaboration du vin.
Ici, le vin bio se distingue car il possède une définition bien précise, formalisée par une certification et un cahier des charges. En résumé, un vin bio est conçu sans produits chimiques de synthèse. Il peut donc contenir des sulfites, qui ne sont pas considérés comme tels, même si la dose autorisée est alors légèrement réduite comparé à un vin « conventionnel ».
Le concept de vin « nature » n’a, pour sa part, pas de définition précise à ce jour (l’emploi du mot sur l’étiquette reste d’ailleurs prohibé). L’idée générale est d’aller plus loin que le bio, en supprimant un maximum d’intrants, de synthèse ou non, dans les vignes comme en cave : produits phytosanitaires, engrais, adjuvants, colles etc. Les sulfites y sont en principe prohibés ou bien drastiquement réduits.
Enfin, le vin sans sulfites peut être considéré comme une branche de la galaxie « authentique et naturel » : seuls les sulfites y sont interdits, pas le reste. Ainsi, nombre de producteurs conventionnels s’essaient à la production d’une ou deux cuvées sans sulfites.
La réglementation du vin sans sulfites
La catégorie des vins sans sulfites fait l'objet de réglementations spécifiques visant à garantir leur authenticité et à informer correctement les consommateurs. Au niveau international, un vin est considéré comme "sans sulfites ajoutés" si la quantité de sulfites qu'il contient ne dépasse pas 10 milligrammes par litre, une quantité si minime qu'elle est souvent le résultat de la fermentation naturelle du vin plutôt que d'une addition externe. Toutefois, il est important de noter que les normes peuvent varier d'un pays à l'autre, reflétant les différentes approches de la vinification et de la réglementation alimentaire.
Dans l'Union Européenne, par exemple, la réglementation en vigueur exige que tous les vins, y compris ceux sans sulfites ajoutés, affichent clairement sur leur étiquette la présence de sulfites si celle-ci dépasse 10 milligrammes par litre. Cette mesure vise à protéger les consommateurs, notamment ceux qui pourraient être sensibles ou allergiques aux sulfites.
Un marché en pleine expansion
Pour toutes ces raisons, le marché des vins sans sulfites croît depuis de nombreuses années. Mais il n’en reste pas moins récent, peu réglementé, et donc plus difficile à appréhender. Il est difficile de quantifier l’évolution de ses parts de marchés. Toutefois la plupart des acheteurs l’affirment : elles sont en augmentation, et il est pour eux de plus en plus difficile de se fournir.
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L'étiquetage du vin sans soufre
L'étiquetage joue un rôle crucial dans la commercialisation des vins sans sulfites, offrant aux consommateurs les informations nécessaires pour faire des choix éclairés. Conformément aux réglementations , l'étiquette doit indiquer clairement l'absence de sulfites ajoutés, permettant ainsi de distinguer ces vins des autres sur le marché. Cette transparence est essentielle pour bâtir la confiance et pour assurer aux consommateurs que les vins qu'ils choisissent correspondent à leurs attentes en matière de naturalité et de qualité.
Cependant, il est essentiel pour les producteurs de comprendre et de se conformer aux normes d'étiquetage spécifiques à chaque marché, car les réglementations peuvent différer significativement d'une région à l'autre. Une communication claire et conforme aux normes aide non seulement à éviter les sanctions réglementaires, mais joue également un rôle déterminant dans la réussite commerciale des vins sans sulfites ajoutés.
A savoir : Il est important de noter que l'appellation « sans sulfites » ou « sans soufre » indique l'absence de sulfites ou de soufre ajoutés au vin. Durant le processus de fermentation des raisins, des levures se multiplient, entraînant également la production de composés soufrés, dont la volatilité varie. Pour ces vins, le niveau de soufre naturellement présent est généralement très bas.
Un marché différent
Ce marché des vins sans sulfites s’avère à part : les circuits de distribution traditionnels (restauration et cavistes) s’y trouvent particulièrement représentés, du fait notamment de l’attrait de la sommellerie pour ce type de vins. Par ailleurs, le consommateur cible y est différent, avec, globalement, un pouvoir d’achat et un panier moyen supérieurs à la moyenne. Ainsi, une étude de Bordeaux Sciences Agro indiquait en 2019 qu’un consommateur était prêt à payer un vin bio sans sulfites entre 5,50 et 7 €, contre 4,50 à 5 € pour un vin bio avec sulfites.
Les défis à relever
Bien sûr la méthode de vinification est à affiner. Sans sulfites, les vins subissent plus facilement des déviations organoleptiques. Pour compenser, des solutions existent : protection des moûts avec de la glace carbonique, élevage en cuve, organismes de biocontrôle, etc. Mais le facteur de réussite n°1 reste la prévention : l’hygiène au chai et la surveillance accrue de ses cuvées forment un duo gagnant, bien qu’ils impliquent analyses et temps de travail supplémentaires. Suivez la traçabilité de la vinification sans sulfites et analysez dans la durée la qualité de vos vins produits grâce à ISACUVE.
Rappelons que les défauts restent un point d’achoppement chez la plupart des acheteurs, même dans le monde des vins sans sulfites. Le conditionnement fait aussi partie des réflexions : les bouchons en liège sont déconseillés.
C’est, par ailleurs, la mise en marché de son vin sans sulfite qu’il faut repenser. Communiquer sur le prix, lié aux efforts fournis lors des vinifications ; préciser que le potentiel de garde n’est pas le même… Des efforts très appréciés des consommateurs et qui permettent de s’intégrer durablement sur un marché. Avec ISAVIGNE, simplifiez la gestion de vos différentes cuvées.
En résumé, le marché des vins sans sulfites représente non seulement une tendance en plein essor mais également un engagement fort envers une vinification plus naturelle et respectueuse de l'environnement et de la santé. Les défis techniques et commerciaux associés à cette démarche exigent des vignerons une approche innovante et rigoureuse, depuis la vigne jusqu'à la bouteille. Les consommateurs, de leur côté, montrent un intérêt croissant pour ces vins, attirés par leur authenticité et leur qualité organoleptique unique.
Que vous soyez un vigneron expérimenté dans la production de vins sans sulfites ou que vous envisagiez de vous lancer dans cette aventure passionnante, c'est dans ce contexte que des outils comme ISAVIGNE deviennent indispensables. En facilitant la gestion commerciale et la facturation, les vignerons de se concentrer sur ce qui compte vraiment : produire des vins exceptionnels qui répondent aux attentes des consommateurs d'aujourd'hui.
Avec les bons outils et une approche adaptée, il est possible de relever les défis et de saisir les opportunités qu'offre ce marché en pleine expansion.