Vétérinaire Sanitaire : Rôles Auprès des Animaux, Démarches...

Les éleveurs sont une population particulièrement sensible aux risques sanitaires. En effet, que l'on parle des maladies animales, ou des zoonoses, les animaux sont souvent les premiers maillons de la chaîne d'une crise sanitaire. Pour les aider à éviter toute situation à risque, l'ensemble des vétérinaires sanitaires sont formés pour les accompagner et réagir aux situations qui le nécessitent.

Zoom sur une profession à haut niveau de responsabilité pour mieux les connaître, les comprendre, et cohabiter !

Qu’est-ce qu’un vétérinaire sanitaire ?

Cette petite étiquette "sanitaire" accolée à la profession de vétérinaire est comme une estampe, délivrée par le préfet du département dans lequel il exerce. Elle donne pouvoir au professionnel de santé animale pour réaliser des missions liées à la sécurité sanitaire. Il peut s'agir d'interventions en exploitation agricole, ou chez d'autres détenteurs, mais pas seulement.

Sa mission, telle qu'il l'a acceptée, est de garantir la mise en place des actions nécessaires au maintien d'une situation sanitaire saine. Il est à l'interface entre le monde animal et la santé publique. En effet, avec la consommation de produits d'origine animale, les deux sont étroitement liés. Saviez-vous que, selon l'Ordre National des Vétérinaires, 60 % des maladies infectieuses humaines trouvent une origine dans la faune sauvage ou domestique ?

Voyons plus précisément de quoi sont remplies ses journées, et comment on peut classer ses missions.

Quels sont les rôles et missions de vétérinaire sanitaire ?

Surveillance et prophylaxie animalière 

Pour les individus dont les produits sont destinés à la consommation humaine

Campagnes de dépistage ou plans de vaccinations à l'échelle d'un territoire, la prévention est reine en matière de sécurité sanitaire.

L'élevage ne fait pas exception à la règle. Il faut être d'autant plus vigilant que le bétail est amené à se déplacer, ou peut être en contact avec de la faune sauvage contaminée. De nombreux facteurs de risques qui font des actes de prévention une priorité.

Un vétérinaire sanitaire est donc aux premières loges quand il s'agit de décider de mise en quarantaine, ou de restriction de déplacements, comme pour la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine), l’une des maladies ovines principalement contrôlées, par exemple.

Pour les animaux de compagnie

Ne les oublions pas ! Notamment avec les risques liés à la rage, le vétérinaire sanitaire surveille de près les cas détectés. Il supervise également la vaccination des animaux domestiques potentiellement capables de la transmettre, essentiellement les carnivores et autres animaux mordeurs ou griffeurs.

Pilotez votre suivi sanitaire en toute confiance avec Zoodiag !

Un logiciel pensé pour faciliter vos échanges avec votre vétérinaire

Découvrez

Contrôles dans les établissements spécifiques

Il s'agit de contrôler le bon fonctionnement de ces établissements, de procéder à des analyses, et un suivi de la bonne application des règlements sanitaires.

Cela concerne les abattoirs, les centres de rassemblement comme les stations d'élevages, centre d'insémination, de tri, ou d'expérimentation animale. Des milliers de bêtes de diverses provenances y transitent chaque année. La vigilance inclut aussi les importations de viandes ou de bêtes vivantes.

L'identification des individus est un des principaux paramètres qui permettent de suivre la chaîne de mouvements, et d'identifier les risques.

Missions pour l’État en tant que vétérinaire mandaté

Un vétérinaire sanitaire peut être réquisitionné pour ses compétences particulières par l'État dans le cadre d'une crise sanitaire ou une mission bien spécifique. Son autorité lui donne la possibilité et le devoir d'intervenir pour gérer des situations urgentes. Il met ainsi sa casquette de police sanitaire d'État.

Qui doit désigner un vétérinaire sanitaire ?

Selon les articles R203-1 à R203-16 du Code rural et de la pêche maritime, voici les situations dans lesquelles la désignation d'un vétérinaire sanitaire est obligatoire.

Les éleveurs et les détenteurs de bêtes

Les principales catégories de ruminants et monogastriques sont les premières concernées par l'obligation d'en désigner un. Ainsi, si vous êtes : 

-  Éleveur de bovins, c’est à partir d’un individu ;
- Ovin et caprins, à partir d’une bête. Une dérogation est possible jusqu’à 5 maximum, pour les particuliers, et si vous remplissez quelques critères de précaution sanitaire ;
- Porcins, à partir d’un porc, sauf si vous en avez un seul et qu’il est stérilisé ;
- Volailles, à partir de 250 volatiles.

Vous êtes en première ligne et devez vous conformer à cet aspect de la réglementation.

Même chose pour les éleveurs de chiens et de chats, et pour les équins. Si vous avez trois équidés ou plus (chevaux, ânes), vous devez avoir un vétérinaire sanitaire. D'ailleurs une visite sanitaire obligatoire doit être réalisée tous les deux ans depuis 2019.

Cette information doit être enregistrée auprès de la DDPP (Direction Départementale en charge de la Protection des Populations). C'est un peu comme le médecin traitant de votre cheptel !

Les responsables d’établissements ou d’événements

Si vous avez la responsabilité de rassemblements animaliers, vous devez également avoir un vétérinaire référent. Les professionnels de l'élevage doivent ainsi se mettre en règle pour leur propre site. C'est aussi valable pour les lieux d'accueil comme les foires ou salons. Les responsables de manifestations sont tenus de désigner un vétérinaire sanitaire.

Cela permet d'encadrer le bon déroulement des faits, le jour J, et en amont comme en aval de l'événement. Et au quotidien pour les éleveurs, évidemment.

Comment désigner un vétérinaire sanitaire ?

Vous devez vous conformer à la réglementation et choisir votre professionnel pour le déclarer aux autorités ? Ok. Voyons comment procéder.

1. Le ministère de l'Agriculture dispose d'une liste des vétérinaires mise à jour chaque année pour connaître le répertoire des vétérinaires de votre département habilités par le préfet. Demandez éventuellement au vôtre s'il l'est et s'il confirme que vous pouvez le choisir.

2. En effet, une fois trouvé, il faut qu'il valide votre choix et accepte de vous suivre officiellement au titre de référent sanitaire. S'il devait refuser, il pourrait toutefois vous conseiller l'un de ses confrères.

3. Une fois que vous êtes d'accord, vous devez le faire savoir aux autorités compétentes en remplissant un formulaire disponible auprès du ministère de l'Agriculture, selon votre statut : détenteur, ou responsable d'établissement non détenteur.

4. Il n'y a plus qu'à envoyer, par voie postale ou électronique, votre formulaire complété à la DDPP. Les modes d'envoi acceptés peuvent varier selon les départements.

Quelles sont les obligations du vétérinaire sanitaire ?

Il signale les risques

En tant que vigile garant de la sécurité des populations, il ne doit rien laisser filer. En d'autres termes, il a la lourde tâche de signaler toute situation suspecte pour que les mesures nécessaires de prévention, de curation voire d'éradication soient mises en place.

Il garantit indépendance et éthique

Le respect des valeurs liées à leur fonction est un point clé du bon fonctionnement du système. En effet, le vétérinaire sanitaire doit toujours procéder de façon objective pour prendre les décisions qui s'imposent, parfois difficiles. Il faut donc avoir en tête que pour éviter tout risque de nuisance auprès de la population animale et humaine, il prend parfois des décisions lourdes de conséquences à l'échelle d'un individu, ou d'une exploitation. Pas de place pour les sentiments.

C'est d'ailleurs grâce à des actions drastiques que l'on peut observer le recul de maladies dans certains territoires, voire leur disparition.

Il se forme en continu

On ne sait jamais tout, et les vétérinaires ne font pas exception. C'est le genre de domaine où tout évolue très vite. Connaissances sur le vivant, réglementation ; pour être capable de remplir leurs missions, ils doivent en permanence maintenir une veille pour être à jour des différentes évolutions.

Ils sont donc soumis à des obligations en matière de formation, et suivent des formations régulières sur les sujets nécessaires à l'exercice des missions qui leur sont demandées.

Comment obtenir l'habilitation pour devenir vétérinaire sanitaire ?

L'obtention de l'habilitation sanitaire se mérite. Les écoles nationales vétérinaires dispensent la formation nécessaire aux candidats vétérinaires titulaires pour acquérir les connaissances et compétences indispensables à cet aspect bien particulier de la profession.

Elle dure environ une semaine. Au bout de celle-ci, le postulant au titre de vétérinaire sanitaire peut soumettre sa demande auprès de la DDPP. Après étude du dossier, elle validera ou non la requête. Le préfet pourra enfin officialiser la reconnaissance du professionnel sous sa nouvelle habilitation.

Vétérinaire sanitaire VS vétérinaire mandaté : quelle différence ?

Le premier est sollicité et payé par son client, détenteur ou gestionnaire d'établissement spécialisé. Mais s'il est mandaté par les services de l'État, généralement après un appel à candidatures, l'État devient le débiteur du vétérinaire qu'il a mandaté pour effectuer une mission.

On peut donc dire que ce qui diffère principalement c'est le contexte dans lequel le vétérinaire exerce sa mission.

Conclusion

Ce professionnel en charge de la protection animale remplit des missions qui jouent un rôle aussi bien sur le monde animal que la population humaine. Ses actions, ses décisions, menées généralement collectivement et associées à des mesures pragmatiques, sont incontournables.

La mission de santé publique vétérinaire n'a presque plus de secrets pour vous, désormais. Et si vous n'avez pas encore effectué la désignation du vétérinaire sanitaire pour votre cas personnel, ne perdez plus de temps pour en trouver un !