o null
Eleveur

Connaître les Maladies Bovines pour Préserver la Sécurité Sanitaire

Écrit par  Delphine Huet
Publié le 05 août 2025
13 min. de lecture

7 conseils pour un carnet sanitaire toujours à jour ! 

Téléchargez
Conseils cahier sanitaire taille bonne

La santé des animaux est un enjeu majeur pour une exploitation. Vous avez peut-être déjà été confronté à un problème de ce genre ? Certainement, malheureusement. Même si le phénomène était de faible ampleur, on est rarement épargné, dans un monde aussi complexe que celui du vivant !

Nous allons tâcher de vous proposer une revue des principales maladies bovines auxquelles vous pourriez être confronté. Ainsi, vous serez mieux armé pour protéger votre cheptel.

Qu’est-ce qu’une maladie bovine ?

Définition et classification

Nous verrons que certaines maladies sont spécifiques aux bovins. D'autres, en revanche, peuvent aussi toucher d'autres espèces de ruminants.

Mais pour les classer, nous préférons nous intéresser au type de pathogène concerné, ou encore à l'origine du trouble.

- Maladies virales : elles sont provoquées par des virus ;

​- Maladies bactériennes : elles sont causées par des bactéries ;​
 
- Maladies parasitaires : elles sont dues à des parasites internes ou externes ;​

- Maladies métaboliques : elles sont la conséquence de déséquilibres nutritionnels ou métaboliques ;​

- Maladies à prions : elles impliquent des protéines anormales.

Différences entre maladies infectieuses, parasitaires et métaboliques

Voici un tableau récapitulatif, pour évoquer de façon synthétique et simplifiée les différences majeures entre ces catégories. Remarquez que l'on a regroupé les maladies bactériennes et virales sous "maladie infectieuse", car dans les deux cas, on parle d'infection. En revanche, pour les parasites, on utilise le terme "infestation".
 

Type de maladie


Importance économique et sanitaire en élevage

Quelle que soit la maladie qui intervient dans un élevage, les conséquences peuvent être lourdes. Elles sont :

- Directes : frais vétérinaires, traitements ;

- Indirectes : pertes animales, manque à gagner en lien avec la baisse de la qualité ou le retard de production.


En prenant en compte ces deux types de pertes, l'INRAE a évalué un coût entre 100 et 400€ en cas de mammite, par vache, lors d'une étude publiée en 2020. Cette variabilité est dûe aux nombreux facteurs qui entrent en compte dans les cas de maladies. Mais faites un rapide calcul, et vous verrez qu'il vaut mieux l'éviter.

De plus, certaines maladies perdurent dans un élevage si les mesures de désinfection, désinfestation, ou la suppression de toute autre cause, tarde à être mise en place.

Enfin, si on sort de la sphère de l'exploitation, certaines maladies sont transmissibles à l'homme, souvent par consommation de produits contaminés. On parle de zoonose, et c'est alors une affaire de santé publique.

Aussi, la sécurité sanitaire est une véritable colonne vertébrale pour votre établissement. Si elle n'est pas maîtrisée, c'est tout l'édifice qui peut s'écrouler. Enfin, avant de voir tout en noir, intéressons-nous de plus près aux principales maladies rencontrées dans nos élevages.

Liste des principales maladies bovines et leurs symptômes

Les maladies dûes à des virus

BVD (Diarrhée Virale Bovine)

Elle peut entraîner des troubles de la reproduction (avortements, infertilité), des signes gastro-intestinaux (diarrhée) et une immunosuppression rendant les gros ruminants plus vulnérables à d'autres infections.​ Elle se transmet par contact direct ou indirect (matériel, vêlage, lait).

Loin d'être éradiquée, une étude menée entre 2011 et 2023 a répertorié 1 037 échantillons positifs à travers la France, avec une concentration variable selon les territoires. On espère que ce n'était pas chez vous !

IBR (Rhinotrachéite Infectieuse Bovine)

On observe des jetages (sortes d'expectorations, de "crachats" par le nez), de la toux, fièvre, avec une possibilité d'avortement pour les femelles, et une baisse de production laitière.

Elle fait partie des maladies surveillées, à déclaration obligatoire. Grâce à cette mesure, pilotée par les Groupements de Défense Sanitaire (GDS), de nombreux départements français sont en voie d’éradication et vous faites peut-être partie des élevages certifiés aujourd'hui "indemnes IBR".

FCO (Fièvre Catarrhale Ovine)

C'est une maladie ovine bien connue des éleveurs de petits ruminants, mais elle touche aussi les plus gros.

Aussi, en cas de fièvre, cumulée à une boiterie, des œdèmes, et des ulcères de la bouche, vous pouvez craindre le pire. Elle se transmet par un moucheron culicoïde, qui pique et diffuse le virus.

Il y a différents sérotypes, et une véritable guerre est déployée pour lutter contre la FCO, principalement par la vaccination, obligatoire ou recommandée selon les zones. Et chez vous, c'est comment ?

MHE (Maladie Hémorragique Épizootique)

Les premiers cas sont arrivés en France en septembre 2023. Depuis, au 25 mars 2024, plus de 4 600 foyers avaient déjà été détectés, principalement dans le sud-ouest, mais elle se répand aussi vers l’est.

Elle est source d'une inquiétude parfaitement justifiée, et les symptômes sont assez évocateurs : hyperthermie (fièvre), jetage, œdème, et parfois mort subite.

Les maladies bactériennes

Salmonellose

Elle provoque de la fièvre, diarrhée, pouvant aller jusqu'à une septicémie par empoisonnement du sang, et des avortements. Par la suite, il y a des risques de retards de croissance, et de pertes de production.

Sa voie royale est fécale-orale, par contact avec les aliments contaminés. Et ne faites pas la grimace, ça arrive plus facilement qu'on le croit ! C'est d'ailleurs une zoonose, qui fait partie des fameux faits-divers que l'on n'aime pas vraiment entendre à la Une des informations.

 Listériose

Elle cause elle aussi des avortements, des septicémies, et peut également entraîner une encéphalite, soit une infection de la membrane qui entoure le cerveau, dans sa forme nerveuse. La responsable, c'est la Listeria, que l'on retrouve dans les aliments, notamment les ensilages mal fermentés.

Elle aussi, elle fait vite les "choux gras" de la presse, lorsqu'elle contamine malencontreusement les fromages de nos étals.

Fièvre Q

Celle-ci a de particulier qu'elle est reconnue comme maladie professionnelle chez les éleveurs. Aussi appelée coxiellose, car transmise par la bactérie Coxiella, elle est souvent asymptomatique chez les vaches, mais peut provoquer des avortements ou des métrites, c'est-à-dire une inflammation de l'utérus.

Charbon bactéridien

Celle-ci est rare mais extrêmement surveillée. C'est d'ailleurs grâce à cette surveillance qu'elle est devenue plus rare. La vigilance est donc la meilleure alliée pour éviter de la voir réapparaître. Il y a déjà assez de quoi faire avec les autres, non ?

Avec des risques de gonflement des tissus, voire de mort subite, mieux vaut l'éviter. Pour dire : elle fait partie des maladies à obligation de déclaration immédiate, alors en cas de doute, prévenez !

Les maladies parasitaires

Parasites externes et internes

On parle d'externes pour ceux qui se régalent du sang de leurs hôtes, en les piquant quand ils en ont l'occasion. Les tiques transmettent ainsi la piroplasmose, ou babésiose, ou encore l'anaplasmose. Abattement, amaigrissement, le problème peut devenir chronique. Il y aussi les varrons, qui laissent des nodules sous-cutanés dans lesquels se cache des larves.

Pour les parasites internes, ils se développent à l'intérieur de l'organisme. C'est le cas des strongles digestifs, des douves, ou des coccidies.

Les symptômes sont aussi un amaigrissement, de la diarrhée, et, inévitablement, une baisse de production.

Rôle des vecteurs

Ah ces culicoïdes, un nom presque mignon, et pourtant. Vecteurs de la FCO et la MHE, ces moucherons adorent les étés chauds et humides. Autant dire qu'ils sont de plus en plus nombreux... La tendance est effectivement à l'allongement de la saison de présence des vecteurs, en lien avec le réchauffement climatique (INRAE).

Pour préciser leur rôle : ils transmettent le pathogène responsable de la maladie, comme un intermédiaire.

Les maladies métaboliques et nutritionnelles

Elles ne sont pas transmises par un vecteur, ou un agent pathogène. Elles sont plutôt la conséquence d'un déséquilibre interne, causé par une alimentation inadaptée à un animal, à un moment de sa vie.

- Acidose : excès d’amidon, souvent au printemps, avec le changement d'alimentation et la mise à l'herbe. Elle cause une baisse d’ingestion, et des boiteries ;

- Alcalose : carence énergétique, elle conduit à une hypocalcémie.

- Fièvre de lait : hypocalcémie post-vêlage, faiblesse musculaire, couchage prolongé.

Les maladie à prion

Les prions sont des protéines qui font partie des cellules animales naturelles. Mais parfois, elles prennent un “mauvais chemin” et deviennent anormales. C’est ce qui s’est passé pour   l'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB), ou maladie de la vache folle, malheureusement célèbre pour avoir défrayé l'actualité dans les années 90.

C'est évidemment une maladie à déclaration obligatoire en France et dans toute l'Union Européenne. Le dernier cas en France était dans les Ardennes, en 2021, sur une vache de réforme de 5 ans (Anses).

On considère que l’ESB n’a pas été éradiquée : elle reste sous surveillance stricte via un plan européen. La contamination est donc toujours possible par ingestion de protéines animales dans lesquels se trouveraient le fameux prion. Mais comme elles sont interdites en alimentation animale depuis 2001, les risques sont moindres.

Les maladies émergentes et historiques

La Maladie Hémorragique Épizootique, évoquée plus haut, est une pathologie émergente. On le sait, les êtres vivants, même ceux que l'on ne voit pas, évoluent régulièrement. C'est le propre de la survie des espèces. Et nous sommes bien placés pour en avoir vécu les conséquences récemment, avec la pandémie de Covid-19.

À l'inverse, d'autres comme la peste bovine ont pu disparaître de nos populations. Le dernier foyer était au Kenya, en 2001, mais elle n'a été déclarée éradiquée que dix ans plus tard.

Voilà un exemple de succès de lutte mondiale !

Transmission et facteurs de risque

Modes de transmission des maladies bovines
 

Ici, on pourrait les séparer selon qu'elles sont transmises de manière :

- Directe : contact entre animaux, léchage...

- Indirecte : transmission par un vecteur qui transporte l'agent pathogène par le sang, contact avec avec une matière inerte contaminée (eau, matériel...).

L'Anses a répertorié 13 vecteurs hématophages, qui se nourrissent du sang et peuvent donc répandre les pathogènes qui y circulent.

Les différents modes de transmission des maladies bovines

Facteurs favorisant les épidémies

Ils sont nombreux, et les éleveurs sont les premiers à pouvoir les limiter. Il y a :

- La densité des troupeaux : une forte concentration d'animaux facilite la transmission de la maladie, et la multiplication de l'agent pathogène ;

- L'hygiène des élevages : des conditions de propreté insuffisantes, une mauvaise gestion des déjections et une ventilation inadéquate des bâtiments peuvent favoriser le développement et la transmission des maladies. ;

- Le stress et la gestion du bien-être animal : un esprit sain dans un corps sain. L'adage s'applique aussi aux animaux ! Le stress, dans toutes ses formes, est généralement dû à des conditions de vie inadaptées. Cela provoque un déséquilibre, un inconfort, une douleur, et dans tous les cas, affaiblit le système immunitaire. Ils sont ainsi plus vulnérables aux infections.
   

Si vous y réfléchissez bien, c'est exactement ce qui se passe pour nous, humains !

Enfin, notons aussi le climat : des conditions climatiques humides et chaudes favorisent la prolifération des vecteurs et des agents pathogènes.

Rôle des échanges commerciaux et mouvements d’animaux

L'importation d'animaux infectés est une crainte majeure : l'introduction d'animaux porteurs de maladies peut contaminer des cheptels, et c'est souvent qu'un premier cas apparaît sur un territoire sain.​

Les vecteurs aussi peuvent être transportés sur de longues distances via les animaux ou les marchandises, introduisant des agents pathogènes dans de nouvelles régions.​

C'est pour cette raison que la réglementation est stricte et évolue en permanence. Des mesures telles que la quarantaine, les tests avant déplacement et la surveillance des zones à risque sont mises en place pour limiter la propagation des maladies.​

Par souci de lisibilité, nous avons rassemblé ces maladies dans un tableau récapitulatif :
  

Les différentes maladies

Diagnostic et gestion des maladies bovines

Détection précoce et signes cliniques

En tant qu'éleveur, vous n'êtes, par définition, pas médecin. Pourtant, vous êtes en première ligne pour assurer la santé de votre troupeau. En effet, en surveillant vos bêtes jour après jour, au parc, en bâtiment, lors des manipulations, vous êtes le mieux placé pour observer une anomalie. Ça peut être un changement de comportement, l'apparition de symptômes physiques, et certains sont assez faciles à repérer.

Voici quelques exemples :

  • Fièvre ;
  • Boiteries ;
  • Perte de poids rapide ;
  • Jetage nasal ;
  • Toux ;
  • Diarrhée​ ;
  • Avortements ;
  • Poil “piqué”, rêche, qui semble en mauvais état...

Vous vous en doutez sûrement, plus vous repérez ces symptômes rapidement, plus vous pouvez agir vite.

Stratégies de prévention et mesures de sécurité

En premier lieu, vous pouvez isoler l'animal suspect, le surveiller davantage pour observer toute évolution, et enfin, sans trop tarder, faire appel au vétérinaire. Surtout pour les populations dites plus à risques, comme les jeunes, ou les mères en gestation.

Au quotidien, appliquer des mesures de biosécurité, avec l'application de protocoles visant à ne pas introduire d'animaux ou de pathogènes à risque, est de bon goût. Et il y a encore du chemin à faire de ce côté-là. Seulement 62% des acheteurs de bovins qui font faire des dépistages déclarent le faire chez les vendeurs, selon le GDS.

De façon générale, il existe aussi des moyens éprouvés largement pour éviter de se retrouver confronté à certaines maladies. L'administration d'un vaccin est le plus connu, et très répandu pour la fièvre catarrhale par exemple, avec même des campagnes nationales organisées par les autorités compétentes.

Vous pouvez aussi utiliser des vermifuges pour traiter les animaux qui pâturent dans des zones humides, à risque d'infestation.

Et question isolement, dans sa version la plus drastique, il y a les mises en quarantaine. Cela peut concerner toute une exploitation si nécessaire, et pas juste quelques animaux.

C'est en tout cas la règle de précaution de base en cas de déplacement prévu d'animaux et lorsque des symptômes se déclarent. Cette période permet de laisser passer la période d'incubation potentielle, pendant laquelle la maladie pourrait se déclarer et confirmer (ou non) les doutes.

Enfin, le contrôle des vecteurs est une bonne piste. Pour le dire simplement, pas d'insectes, pas de maladies ! Évidemment, ce n'est pas aussi simple, mais protéger les animaux contre ceux-ci est une solution efficace, à défaut de pouvoir s'en débarrasser complètement.

Suivez la santé de vos animaux avec Troup'O

Tenez à jour tous les évènements sanitaires de votre élevage pour anticiper les risques de maladie

Découvrez le logiciel
troupo-saniaitaire-maladie-vache

Outils et technologies de diagnostic

Des tests PCR sont pratiqués pour dépister la Diarrhée Virale Bovine ou certaines maladies respiratoires. Vous savez, celui que l'on a sûrement tous fait au moins une fois pour savoir si l'on avait contracté le Covid-19 ?

Grâce à la technologie, il existe aussi des outils connectés, comme des applications. Elles permettent de recenser les symptômes observés dans plusieurs cas de maladies, et de faire des diagnostics différentiels, en comparant les observations.

Et comme le progrès n'attend pas, vous pourrez peut-être, d'ici 2027, détecter en moins de 30min la présence d'une maladie respiratoire chez une de vos vaches. La société Nawu diagnostics développe en effet un outil basé sur l'analyse de l'haleine. Ça vous en bouche un coin ? Nous aussi.

Traitements et solutions vétérinaires

Approche curative

Pour soigner toutes ces maladies, quand on le peut, il faut distinguer les types de pathogènes :

- Maladies bactériennes : l'utilisation d'antibiotiques n'est certes pas automatique, et surtout pas utile contre les virus. Toutefois, le respect des prescriptions est essentiel pour éviter l'antibiorésistance ;

- Maladies virales : il n'existe souvent pas de traitement spécifique. On traite donc finalement plutôt les symptômes pour les soulager et renforcer l'immunité de l'animal. Par exemple, lors d'épisodes de fièvre catarrhale ovine, des anti-inflammatoires et de quoi faire baisser la fièvre peuvent être administrés ;

- Maladies parasitaires : l'administration d'antiparasitaires est efficace contre des infestations de douve hépatique ou les strongles gastro-intestinaux. La rotation des antiparasitaires et le suivi des résistances sont recommandés pour maintenir leur efficacité.

Approche préventive et améliorations de l’élevage

Nous avons évoqué les principales mesures de prévention un peu plus haut. Elles sont valables pour tous les cas de figure. Si vous vous inquiétez des coûts, voyez la vaccination, les plans de biosécurité, et la maîtrise de l'alimentation comme des investissements durables pour votre élevage. Car c'est bien connu, c'est quand on rencontre un problème que l'on se dit "si j'avais su, j'aurais fait autrement !".

Alors que ce soit pour les installations, ou pour les pratiques, n'hésitez pas à faire quelques dépenses si elles vous permettent d'améliorer les conditions d'élevage. C'est du temps, de l'argent, et de l'énergie que vous économiserez plus tard.

Coût et efficacité des traitements

Les dépenses liées aux soins peuvent être significatives. Et c’est là que le bât blesse. Un épisode de BVD peut coûter 20 à 80 €/vache/an. Nous avons vu que pour les mammites aussi, cela chiffre vite.

De plus, comme on l'a vu, parfois vous ne pouvez traiter que les symptômes, et il n'y a pas toujours de garantie de guérison, ou de récupération complète. Et si elle dure dans le temps, le manque à gagner est tout aussi important et peut peser sur les finances de la ferme.

Aussi, le paragraphe précédent doit résonner plus fort, à présent. Les investissements dans la prévention peuvent s'avérer, à terme, moins élevés que les dépenses curatives.

Réglementations et obligations sanitaires pour les élevages en France

Surveillance et déclaration obligatoire

Instaurées par l'arrêté du 24 janvier 2005, les visites sanitaires bovines sont obligatoires et financées par l'État. Elles visent à prévenir et maîtriser les maladies réputées contagieuses chez les bovins. Conduites par le vétérinaire sanitaire de l'exploitation, ces visites s'appuient sur un questionnaire et une discussion pour évaluer les risques et sensibiliser l'éleveur. Le dispositif a été actualisé en 2007 pour constituer un réseau national de surveillance et de prévention des risques dans la filière bovine.

Certaines maladies bovines sont soumises à déclaration obligatoire auprès des autorités, notamment :​ FCO, BVD​, IBR, tuberculose bovine​. En 2022, 104 foyers de cette dernière ont été enregistrés en France. C'est assez préoccupant pour le maintien du statut "officiellement indemne" du pays.

Quand on vous dit qu'il ne faut pas ménager les efforts en matière de prévention !

Aides et accompagnement pour les éleveurs

Il existe des dispositifs d'aide pour soutenir les éleveurs dans la gestion de la santé de leurs troupeaux. Par exemple, en cas de foyers de MHE déclarés officiellement, des aides financières du fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) peuvent être mobilisées pour couvrir une partie des frais médicaux et des pertes enregistrées.

Pour les cas de 2023, l'État français a justement pris en charge 80 % des frais médicaux et a indemnisé à hauteur de 80 % la valeur des animaux morts pour les foyers constatés jusqu'au 31 décembre 2023.

Il y a aussi des indemnisations en cas d'abattage obligatoire.

Au quotidien, n'oubliez pas que vous pouvez compter sur votre GDS pour vous former et vous tenir au courant des dernières actualités.

Zones régulées et restrictions de mouvement

En cas d'apparition de foyers de maladies contagieuses, des zones de surveillance sont mises en place avec des restrictions de mouvement des animaux. Par exemple, lors des épisodes de fièvre catarrhale, des zones réglementées sont définies, et les déplacements d'animaux sont soumis à des conditions strictes, incluant des tests spécifiques et des délais d'attente. ​

Les cartes actualisées des zones réglementées et les conditions de mouvement sont disponibles sur le site du Ministère de l'Agriculture.

Conclusion

Les maladies, ça n'arrive pas que chez les autres. Il est vrai que la maîtrise de toutes les règles de précaution peut s'avérer fastidieuse tant la santé animale est un sujet complexe à gérer. Pourtant, il est indispensable d'en maîtriser les rouages, et de faire preuve de sérieux.

Vos bêtes vous le rendront bien, et vous pourrez plus facilement envisager le développement et/ou la pérennisation de votre exploitation d'élevage. Ça, c'est une belle récompense, non ?