Exploitation agricole : quels indicateurs technico-économique pour ajuster ses choix?
Sommaire
Ajuster ses choix pour les années suivantes passe par une connaissance fine de son exploitation, de ses indicateurs, de ses décisions payantes. L’étape de l’analyse de l’exploitation, de son itinéraire technique et de ses choix culturaux est donc une étape primordiale. Plusieurs indicateurs clés sont donc à suivre : marges brutes, rendements, cout de revient, prix moyen de vente ou encore la météo de ses interventions.
SOMMAIRE :
Quels sont les indicateurs économiques pour son exploitation agricole ?
Quels sont les indicateurs économiques pour mon exploitation agricole ?
Le rendement : l’indicateur clé en agriculture ?
Le rendement c’est la quantité de produit récolté pour une surface cultivée définie. Les progrès agronomiques et techniques ont permis ces dernières années de faire augmenter les rendements agricoles. En revanche, une variété avec un bon rendement ne veut pas dire une variété performante économiquement parlant. Elle peut, par exemple, être plus sensible face aux agressions et représenter un poste de charge important. C’est pourquoi cet indicateur seul n’est pas suffisant.
Le prix de vente moyen
Le Prix moyen de vente (PMV) des produits récoltés correspond au prix moyen auquel vous vendez le produit. Le connaitre, c’est pour voir le comparer facilement à vos objectifs et voir son évolution par rapport aux années précédentes. Ceci permet aussi de se décider plus facilement sur les partenaires d’achats à privilégier et les objectifs à se fixer pour les années suivantes.
L’importance de connaitre son coût de revient
Le coût de revient ou seuil de rentabilité, c’est le prix minimum à partir duquel on peut vendre ses produits sans perdre d’argent. Pour l’estimer il faut faire la somme des charges opérationnelles affectables (semences, plant, phyto, etc…), des charges de structures (matériels, fioul…) et de main d’œuvre affectée à la production. Connaitre le coût de revient c’est se dire qu’il faut vendre sa production à partir de x€ pour ne pas perdre d’argent ou encore se mettre en tête des marges « bénéfices » pour faire grandir sa trésorerie. C’est pouvoir prendre les décisions optimales pour l’avenir de sa récolte.
Pourquoi les marges brutes sont les indicateurs à connaitre pour faire ses choix technico-économiques ?
Les marges brutes renseignent la rentabilité d’une culture, d’une rotation, d’une exploitation. Dans le calcul des marges brutes, on prend, d'un côté, les produits brut : rendements + aides comme la PAC par exemple. De l’autre côté les charges correspondent aux coûts en intrants, mécanique, main d’œuvre… La marge brute permet de suivre la rentabilité d’une culture, d’une parcelle, d’une variété et donc d’évaluer le bien fondé d’un choix de variété ou d’un changement de technique culturale (passage en semi- direct par exemple).
Quels sont les indicateurs environnementaux clés ?
Pourquoi connaitre la météo de ses interventions agricoles ?
L’agriculture est le secteur d’activité le plus météo sensible. La météo régit, au jour le jour, le planning d’activité de l’exploitant. En 2019, les fortes pluies d’automne ont largement perturbé les plannings de semi d’hiver et eu des conséquences indéniables sur le bilan de la moisson 2020. Analyser à postériori les conditions météos de ses différentes interventions permet de prendre du recul sur la saison et se mettre des alertes pour l’année suivante.
Pour cette analyse, avoir une station météo bien positionnée dans sa parcelle devient vraiment une mine d’informations car les données sont alors ultra-locales. Elles permettent d’avoir un regard très précis. Couplée à des observations de terrain, la station météo est un outil d’aide à la décision désormais indispensable pour le monde agricole (Découvrez ici comment faire 1125 € d’économie grâce à une station météo).
Cette analyse peut aussi permettre de voir si les effets du climat et leur impact direct sur les rendements et les revenus financiers justifient l’engagement vers une assurance récolte/aléa climatiques.
Pourquoi suivre mes IFT ?
L'Indicateur de Fréquence de Traitements phytosanitaires (IFT) permet de comptabiliser le nombre de traitements utilisés et de situer ses pratiques au regard de celles du territoire et d’identifier les améliorations possibles. Il est intéressant de le suivre si on souhaite s’engager dans une certification HVE ou des mesures agroécologique (MAE).
Mais suivre ses IFT peut aussi permettre de jouer sur la performance économique de l’exploitation pour faire directement des économies sur ses charges d’intrants. Des techniques existent aujourd’hui pour optimiser ses IFT et parvenir à une triple performance économique, environnementale et sociale.
Témoignage - « Je fais le bilan technico-économique de mon exploitation grâce à mon logiciel de gestion parcellaire. »
La plupart des logiciels de gestion parcellaire du marché permettent aujourd’hui une gestion technico-économique de son exploitation agricole. Ils calculent à partir des données de l’exploitation tous les indicateurs agronomiques et technico-économiques nécessaires à un pilotage facile et rapide. Il est ainsi plus facile de valider la pertinence économique de différentes stratégies culturales sur l’exploitation pour faire les choix d’itinéraires techniques les plus rentables.
Témoignage de Philippe Astric, exploitant céréaliers sur 250 ha en Haute Garonne et utilisateur du logiciel Geofolia.
« J’utilise Geofolia depuis que j’ai repris l’exploitation familiale pour l’analyse, la traçabilité et la planification des rotations de mon assolement. Avec Geofolia tout est centralisé au même endroit ce qui est pratique, surtout pour moi, qui fais des semences : je peux ainsi fournir facilement tous les documents au semencier qui me les demande.
Depuis quelques années, j’ai aussi décidé d’utiliser le module économique car je voulais savoir combien me coûte à produire chacune de mes cultures. Je peux ainsi établir mon seuil de vente et optimiser mes produits. Je peux aussi connaître mes différents postes de charge pour savoir sur lesquels je peux m’améliorer. Je suis parfois surpris des résultats : on pense qu’une culture a bien marché mais en fait on a aussi beaucoup investi dedans. L’exemple qui me vient c’est l’orge de brasserie. A première vue ça ne se vend pas très cher, mais en fait ça rapporte beaucoup. Ce ne sont pas forcément les cultures qui se vendent le plus cher qui rapportent le plus. L’orge de brasserie c’est une culture qui vient facilement, et qui demande peu d’intrants donc la marge est bonne. A contrario, pour le blé dur, culture historique de ma région, on investit énormément, pour des rendements qui sont moyens à cause du climat et de ce fait les marges ne sont pas terribles du tout.
L’étude annuelle économique de mes marges me permet de modifier mes volumes d’assolement : je prends par exemple mon pool de céréales dans l’assolement et j’ajuste de façon à optimiser mes gains. Avec l’historique je connais mes coûts de production donc je sais à quel prix minimal je dois vendre pour gagner un peu d’argent. Dans la conjoncture actuelle c’est important.
Ceci me permet aussi d’ajuster mes choix d’itinéraires techniques. Par exemple, depuis quelques années, on a des soucis avec la météo sur les semis de céréales d’été, souvent on décide donc d’un second semis. J’ai essayé 2 fois mais par rapport à ce que j’ai calculé avec Geofolia, ce n’est pas vraiment un bon calcul (coût de la dose de semence important + prix de vente peu élevé) et ça je ne peux m’en rendre compte que si je sais combien ça me coûte. Par les temps qui courent, l’analyse économique c’est vraiment important pour investir l’argent là où l'on peut optimiser les marges.
Geofolia c’est un très bon outil au niveau de la prise de décision technique, de la commercialisation, des choix culturaux ou d’assolement. »