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L'assurance paramétrique a sauvé mon exploitation de 28 Ha

Écrit par  Aurélie GALLAND
Publié le 17 décembre 2022
5 min. de lecture
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La récurrence des épisodes de gel et d’autres aléas climatiques pousse les agriculteurs à trouver de nouvelles manières de protéger leur exploitation. Pour l’arboriculteur Jocelyn Joncour, l’une des solutions aptes à garantir ses revenus est l’assurance paramétrique. Il témoigne pour ISAGRI de la valeur ajoutée d’un tel produit d’assurance par rapport aux couvertures multirisque climatique (MRC) classiques.

SOMMAIRE :

1. La plus grande exploitation de myrtilles de France

2. Une région sous la pression des gelées

3. L’assurance classique multirisque climatique : inadaptée à la réalité

4. Les 5 étapes du contrat d’assurance gel paramétrique

 

portrait jocelyn joncour assurance paramétrique

 

Portrait de Jocelyn Joncour :

 

•    Dirigeant de la SCEA Les Jardins Bio du Médoc
•    Directeur des investissements et des participations agricoles du groupement d’exploitations Bio Conquête
•    Directeur régional de la coordination rurale en région Bretagne (2011 – 2015)
•    Dirigeant d’une exploitation agricole : 100 vaches laitières, 200 hectares de culture (1999 - 2010) 

 

 

1. La plus grande exploitation de myrtilles de France

 

Jocelyn Joncour dirige la SCEA Les Jardins Bio du Médoc, une plantation de 28 hectares de myrtilles localisée en Gironde, à mi-chemin entre Bordeaux et l’océan. L’entreprise a obtenu sa certification bio en 2018, un argument de poids pour exister face à l’importation de l’étranger. L’entreprise est également labellisée GLOBALG.A.P., incontournable pour travailler avec les distributeurs.

L’établissement compte parmi les principaux producteurs bio de myrtilles en Europe, une baie peu cultivée en France (Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Alsace). Notez que 90 % des myrtilles consommées dans le pays proviennent majoritairement d’Espagne, d’Allemagne et du Portugal. 

 

2. Une région sous la pression des gelées

 

La Nouvelle-Aquitaine représente environ 70 % de la production nationale de myrtilles, fruits dont la récolte a lieu entre mai et juillet. Or, depuis plusieurs années, la région fait régulièrement face aux épisodes d’hivers doux et de gelées tardives. En 2021 en France, une perte de 30 % des rendements avait été observée (400 tonnes sur les 2 000 estimées). Certaines exploitations ont perdu jusqu’à 60 % de leur récolte.

Comme chez d’autres fruitiers, l’hiver doux favorise le débourrage précoce et les corymbes (grappes de fruits) sont alors dangereusement exposés. Et les 6 variétés de myrtilles cultivées par Les Jardins Bio du Médoc présentent justement une sensibilité importante au gel de printemps.

En 2019, après un épisode de gel important, l’assureur de Jocelyn Joncour ne souhaite plus le couvrir. L’agriculteur cherche alors une alternative à l’assurance classique MRC pour une meilleure gestion du risque climatique.

 

3. L’assurance classique multirisque

climatique : inadaptée à la réalité

 

  • « J’avais besoin de trouver une solution simple, adaptée et moins contraignante que les produits d’assurances MRC pour me protéger des pertes de récolte. L’état souhaite peut-être généraliser ce type de contrat pour les agriculteurs. Mais il coûte beaucoup d’argent et présente encore de nombreux risques pour les exploitants.

    L'arboriculture est l'enfant pauvre de la multstirisque climatique. Les compagnies ne veulent pas ou peu assurer ce secteur, les enjeux sont trop importants. C’est plus confortable d'assurer les fourrages qui présentent moins de risques financiers. Les arboriculteurs se retrouvent donc à porter eux-mêmes leurs risques.

    Je cherchais une assurance pour trouver l’équilibre entre le risque et l’enjeu. Je désirais un contrat sur-mesure prenant en compte des indicateurs factuels (période, niveau de température…) et plus justes.

    Avec l’assurance gel paramétrique (ou assurance indicielle), j’assure le capital que je souhaite et j’ai couvert 80 % de mes parcelles. J’ai pu co-construire mon contrat personnalisé avec CLI-INS.

    Les bénéfices du paramétrique ? Je dirais :

    • Indemnisation simple et rapide : déclenchement du remboursement dès le seuil fixé atteint
    • Connaissance exacte du montant de l’indemnisation
    • Pas de franchise
    • Pas de moyenne sur 5 ans
    • Pas d’expertise sinistre
    • Produit sur-mesure : chaque paramètre peut être personnalisé selon le besoin de l’agriculteur
    • Grille d’indemnisation considérant le stade physiologique de la plante 
    • Capital assuré sur-mesure : l’assuré détermine le capital qu’il souhaite assurer


Un argument supplémentaire ? Avec une couverture en MRC classique, en cas de préjudice, on se retrouve avec plusieurs expertises indexées sur des barèmes décrétés par l'État, avec des experts qui ne connaissent pas les cultures. Cela ne va pas dans le sens des agriculteurs. »

 

4. Les 5 étapes du contrat d’assurance gel paramétrique

 

« Le processus a été d’une grande simplicité. Nous avons travaillé en concertation Charles Maury de CLI-INS. »

 

#1 : Mise en place d’une station météo agricole fiable


« En 2019, j’ai opté pour l’implantation d’une station Météus avec capteur gel sur mes parcelles. Car il y a bien des stations météo au niveau de Bordeaux Mérignac, mais il existe un delta de 2 à 3°C avec mon domaine. Désormais, j’ai accès à des données réelles. C’est un véritable repère pour la gestion de mon exploitation.

J’obtiens :

•    Des prévisions météo précises
•    Un suivi à distance qui me fait gagner du temps et me donne une meilleure vision
•    Des alertes gel sur mon téléphone : je peux alors déclencher mon système de protection par aspersion manuelle
•    Des données météo toujours fiables après plusieurs années d’utilisation
•    Un outil de pilotage pour faciliter ma prise de décisions (je me sers aussi des indications pluviométriques pour piloter l'irrigation) »

 

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#2 : Analyse du risque et création de la grille d’indemnisation

 

« À ce stade, j’ai co-construit ma grille de risque sur-mesure avec mon courtier CLI-INS. Celle-ci détermine un pourcentage de perte tenant compte des particularités d’une culture donnée selon des sous-périodes pour intégrer les stades physiologiques à risque, de la localisation géographique et du capital à assurer (pour nous, c’étaient les charges fixes).

On a donc ici stades possibles de déclenchement de l’assurance, corrélés à la température captée en temps réel par la station météo. Par ses enregistrements, cet outil apporte la preuve du sinistre sur la période couverte. »

 

#3 : Souscription à la police d’assurance gel

 

« J’ai souscrit au contrat d’assurance paramétrique gel en amont de la période de risque établie. Après signature, je règle ma prime d'assurance. »

 

#4 : Mesure de la température et rapport

 

« Je peux alors observer le rapport entre la grille d'indemnisation et la mesure de température. Si le seuil de la température minimale journalière considérée sur la période de risque définie est atteinte, la station météo agricole d’ISAGRI certifie les données pour l'indemnisation.

Un rapport m’est transmis : je peux retrouver la température minimum certifiée sur mon domaine. Je sais exactement combien je vais toucher si tel ou tel seuil de température est atteint. À l’issue de la période de risque, je reçois un rapport d’évènement qui m’indique la perte forfaitaire résultant de la grille d’indemnisation et de la température minimale définie. »

 

#5 : Déclenchement de l’indemnité

 

« Nous avons été indemnisés rapidement et conformément à ce que nous en attendions. Il n’y a pas eu besoin du passage d’un expert pour constater le sinistre. C'est une solution simple, claire et rapide. Zéro surprise. Un vrai soulagement et un souci de moins dans mon activité. Je peux me consacrer davantage à la croissance et à la gestion de ma société. »

Vous souhaitez en savoir davantage sur l’assurance gel paramétrique pour vous protéger des pertes de récolte liées au gel et autres aléas climatiques (sécheresse, grêle…) ? Lisez notre article thématique sur l’assurance indicielle.