La traite des vaches : les 5 principes à respecter
Sommaire
Traire une vache ce n’est pas simplement extraire le lait de la mamelle avec une machine à traire ou un robot de traite.
Sans une participation active et coordonnée entre la vache et le trayeur, la qualité du lait peut en pâtir et la descente du lait ne se produit pas de manière satisfaisante.
Conséquences : des trayons abimés plus difficile à nettoyer, des vaches qui perdent du lait et des risques accrus de cellules, mammites et butyriques.
Pour produire du lait, une vache doit vêler, mettant ainsi au monde un veau. Quelques jours après, la vache commence à produire du lait pendant environ 10 mois, c'est ce qu'on appelle la période de lactation. Sur cette période, il convient de respecter certaines règles.
Retour sur 5 principes à respecter au moment de la traite des vaches.
Article écrit par Stéphane SAGORIN, consultant BTPL (Bureau Technique de la Promotion Laitière)
SOMMAIRE
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Une traite calme et agréable
Une traite calme et rapide, c’est moins de bouses pendant la traite et peu de contaminations accidentelles par chute du faisceau trayeur.
Les facteurs favorisant une traite apaisée sont bien connus :
- Un éclairage en salle de traite suffisant.
- Une traite qui suit toujours la même routine : les vaches détestent les changements !
- Un regroupement du troupeau vers l’aire d’attente fait dans le calme.
- Limiter la présence de mouches (par un ou plusieurs ventilateurs ou brumisateurs en salle de traite par exemple).
- Pas d’odeurs inhabituelles.
- Pas de sol glissant.
- Pas de courant vagabond en salle de traite.
- Une bonne gestion des génisses.
- Une nécessaire sérénité des trayeurs.
Une préparation de la mamelle stimulante et efficace
La qualité de l’éjection du lait en début de traite dépend fortement de la qualité de la stimulation des animaux avant la pose du faisceau trayeur.
Le nettoyage :
Le nettoyage peut avoir lieu à sec ou après avoir humecté la peau, avec un linge, du papier ou une brosse. Il est fréquent d’ajouter également un savon de traite, à la fois détergent et désinfectant. Si vous utilisez un produit de pré-trempage ou de pré-moussage, attendez une trentaine de secondes ; le temps que le produit agisse.
Le nettoyage des trayons ne doit concerner QUE les trayons et PAS la mamelle. En effet, mouiller la mamelle peut conduire à des écoulements malpropres qui peuvent polluer les trayons, ou même être aspirés par la griffe lors de la traite. Le nettoyage est facilité par l’absence de poils.
Il faut insister sur l’extrémité des trayons.
Un temps de stimulation d’au minimum 15 secondes :
stimulation manuelle et énergique des trayons et du pis. Elle devrait inclure le temps d’extraction des premiers jets, puis de nettoyage et d’essuyage des trayons.
Cette méthode de préparation de la mamelle, et en particulier le tirage des premiers jets en 2 à 3 jets par trayon, permet également une détection précoce et efficace des mammites cliniques.
Respect du délai entre stimulation et pose du faisceau trayeur
L’objectif de tout trayeur doit être de préparer la vache afin que la pose du faisceau trayeur coïncide avec l’éjection du lait provoquée par le pic d’ocytocine dans le sang.
En effet, entre les traites, le lait s’accumule dans la mamelle en deux fractions différentes :
- La fraction contenue dans la citerne du trayon, facilement disponible et qui représente moins de 20 % de la quantité totale de lait emmagasiné.
- La fraction alvéolaire : stockée dans le tissu mammaire et dont la descente dans les trayons ne peut être provoquée que par l’action de l’ocytocine.
Le délai entre le début de la préparation de la mamelle et la pose du faisceau est primordial :
Délai de préparation et pose de faisceau trayeur
Chasse à la "surtraite" de la vache
Le sphincter du trayon reste la meilleure barrière naturelle de la vache pour lutter contre les leucocytes et mammites, il est donc essentiel de le préserver afin qu’il garde toute son élasticité.
Or, la surtraite ou un décrochage automatique mal réglé peut rapidement lui occasionner des traumatismes irréversibles.
La condition physique des trayons est un indicateur de la qualité de l’environnement des procédures de traite et du système de traite utilisé.
Les plaies et les craquelures au niveau du trayon favorisent la multiplication des bactéries. Elles peuvent être douloureuses, obligeant la vache à donner des coups de pattes, à bouser plus souvent pendant la traite.
Une peau saine et lisse permet un nettoyage plus aisé et une traite plus calme.
- 2 facteurs prépondérants sur la maitrise de la qualité du lait.
Zoom sur l'évaluation du trayon :
« En moyenne 10% d’animaux sont en surtraite ».
Intervention trop tardive de l’éleveur ou défaut de fonctionnement du décrochage,
la surtraite est encore trop fréquente en élevage.
Attention, lors du contrôle OPTITRAITE,
les décrochages sont très peu contrôlés !
Limiter les risques de contaminations croisées
Le risque de contamination bactérienne de la mamelle d’une vache à l’autre peut être important lors de la traite et nécessite la vigilance permanente du trayeur !
3 points de surveillance pour limiter cette contamination :
- Porter des gants de traite durant la traite aide à réduire la transmission de bactéries contagieuses d’un quartier à l’autre. En effet, ceux-ci empêchent les bactéries et la saleté de se loger dans les rugosités et les plis de la peau des mains.
Et comme vous vous en doutez, les gants sont plus faciles à désinfecter que les mains grâce à leur surface lisse !
« 98% moins de bactéries sur des gants désinfectés que sur des mains nues. »
- Mauvaise évacuation du lait. Le trayon doit être sec après décrochage !
Un problème d’évacuation du lait constitue un vecteur important de la contamination du trayon par les germes de la vache précédente.
Un problème de vide de la machine à traire est souvent à étudier avec contrôleur.
- Les fluctuations du niveau de vide peuvent induire un phénomène d'impact : il s'agit de la propulsion de micro-gouttelettes de lait dans la mamelle suite à une entrée d'air au niveau du gobelet. Ce phénomène peut se produire lorsque les manchons glissent sur le trayon, tombent, ou bien en fin de traite, lors de la dépose, si des entrées d’air intempestives se produisent par l’embouchure des manchons-trayeurs.
En plus de l'impact mécanique du choc, si ce lait est contaminé, les bactéries peuvent pénétrer profondément dans la mamelle. Un problème de vide de machine à traire ou un défaut de branchement des manchons sont les 2 principales explications à l’origine de ce phénomène.
Le respect de ces 5 préconisations permet de réaliser une traite efficace et favorable à la maitrise de la qualité du lait.
Toutefois, malgré ces préconisations, vous vous heurtez à un problème de comptage leucocytaire trop élevé ?
D’autres mesures complémentaires peuvent être prises :
- Gestion des leucocytes en début de lactation.
Voir l’article publié sur ce blog. - Réformer les animaux incurables.
Pour vous aider dans le choix du nombre de réformes, il est conseiller de réaliser un prévisionnel de production laitière avec les outils adéquats.
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